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Les gentils vampires n'existent pas

~ Le blog de l'écrivaine Morgane Caussarieu

Les gentils vampires n'existent pas

Archives de Tag: dans les veines

Interview et critique de Dans les veines pour le site Dailymars

21 mardi Juil 2015

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http://www.dailymars.net/interview-morgane-caussarieu/

http://www.dailymars.net/dans-les-veines-splatterpunk-a-bordeaux/

[INTERVIEW] MORGANE CAUSSARIEU « AVEC LA BIT-LIT, J’AI L’IMPRESSION D’ASSISTER À UNE RÉGRESSION DU VAMPIRE »

Déborah Gay juillet 21, 2015 BOOKS, INTERVIEWS
MORGANE CAUSSARIEU EST UNE JEUNE ÉCRIVAIN DE 28 ANS, MORDUE DE LITTÉRATURE ET DE VAMPIRES. AUTEURE D’UN ESSAI INTITULÉ VAMPIRES ET BAYOUS : SEXE, SANG ET DÉCADENCE, LA RÉSURRECTION DU MYTHE EN LOUISIANE, SON DERNIER ROMAN, JE SUIS TON OMBRE, A OBTENU LE PRIX BOB MORANE 2015. MORGANE CAUSSARIEU, QUI FAIT PARTIE DES SCÈNES DES SCÈNES PUNK, POST-PUNK ET RAVE, REVIENT AVEC NOUS SUR SON PREMIER ROMAN, DANS LES VEINES, A L’OCCASION DE LA RÉÉDITION DE CELUI-CI CHEZ HELIOS.

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Dans les veines est sorti quand vous aviez 24 ans. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire un tel roman ?
Morgane Caussarieu J’ai écrit ce livre quand j’avais 20 ans. Il a été publié quatre ans plus tard. En fait, j’ai été très marquée par tout l’univers d’Anne Rice. J’ai luEntretien avec un vampire, j’avais 8 ans. Et j’ai complétement été happée par la figure du vampire. Je suis de la génération Buffyaussi, puis j’ai découvert des auteurs comme Poppy Z. Brite. Et donc pour moi, il était impossible d’écrire sur autre chose que le vampire.

Le vampire est un être fascinant car c’est une figure trouble, paradoxale. Il y a l’Eros et le Thanatos, il est mort et vivant, repoussant et attirant à la fois. Il a un visage d’ange et c’est un démon. Je crois que c’est ça qui m’a séduite et aussi cette façon d’aborder la sexualité à demi-mots. Pour un enfant, c’était assez fascinant.

D’ailleurs, dans Dans les veines la sexualité est très présente. On parle d’une sexualité très noire, très taboue. Pourquoi ce choix-là ?
M.C. J’ai toujours aimé ce qui était un peu gore et violent. Je suis très fan de cinéma bis,  et j’inscris Dans les veines dans le courant du splatterpunk. Une catégorie à laquelle appartiennent Poppy Z. Brite, Clive Barker, Jack Ketchum. C’est une littérature qui veut trancher avec une horreur un peu onirique comme on peut avoir chez Poe. Là, on part sur une horreur très réaliste, très montrée. J’ai toujours l’habitude de définir ça comme une littérature qui veut retranscrire les sensations du Grand Huit : on a la nausée, on en peut plus, mais on en redemande quand même.

Dans mon livre, j’ai vraiment voulu réagir avec toutes ces histoires de vampire qui finissent bien. Pour moi ce n’est pas possible qu’une histoire d’amour avec un vampire se termine bien, parce que c’est une créature profondément égoïste, qui se nourrit des autres pour survivre. Ca ne peut pas finir par un mariage.

Buffy

Pensez-vous quand même qu’un vampire a une âme ?
M.C.
Mes vampires sont dénaturés par leur mode de vie mais on voit bien qu’ils réfléchissent comme nous. Au final, ils utilisent d’autres sens, ont d’autres besoins, mais ils sont quand même capables d’amour à leur manière. Ils sont jaloux, ils sont possessifs, ils s’entraident les uns, les autres. Donc oui, ils ont une âme. Ils n’ont pas les mêmes perceptions et ne répondent pas aux mêmes lois.

Pourquoi avoir mis les vampires en scène à Bordeaux ?
M.C. Quand j’ai écrit Dans les veines, j’étais étudiante à Bordeaux, et je voulais absolument écrire une histoire de vampires française. J’en avais marre qu’on aille toujours aux Etats-Unis, il y a même des auteurs français qui prennent des pseudos américains et qui situent leurs histoires là-bas. Je voulais un vampire français, un vampire du terroir. Donc Bordeaux, parce que j’y vivais mais aussi parce que je trouvais que c’était une ville pas trop petite et pas trop grande. Les vampires n’auraient pas pu prendre la ville de Paris d’assaut comme ça, et je trouve que cela donne une impression de huis-clos dans cette ville.

Votre vampire français est un vrai punk. Est-ce que le vampire est par essence punk ?
M.C.
Le vampire est devenu punk dans les années 80. Il y a une chanson, « Bela Lugosi’s dead » de Bauhaus, qui montre que le vampire d’antan est complétement dépassé, une nouvelle génération de vampire est arrivée et cette chanson ouvre d’ailleurs le film Les prédateurs. Et quelques années plus tard, il y a eu deux autres films, Aux frontières de l’aube et Génération perdue, qui vont mêler vampires et culture punk, le côté marginal du punk et le côté marginal du vampire.

Si un nouveau vampire devait voir le jour, à quoi ressemblerait-il ?
M.C.
Je n’ai pas de réponse. J’ai joué avec des codes déjà existants, pour leur rendre hommage. Mais je ne sais pas, vraiment… J’ai apporté ma petite touche, mais j’ai touché à tous les archétypes du vampire et je les ai confrontés à la société de maintenant et aux codes du vampire de la bit-lit, qui m’exaspèrent vraiment.
Bit-lit, c’est ce côté avec héroïne forte, à la Anita Blake. J’aime beaucoup Anita Blake, je suis une génération Buffy, je ne crache pas sur toute la bit-lit en général. Mais j’ai l’impression d’assister à une sorte de régression du vampire. Il était devenu sujet, un héros auquel on pouvait s’identifier chez Anne Rice, et là, dans la bit-lit, il est devenu l’adversaire ou le petit copain de l’héroïne forte et il est repassé en temps qu’objet. Il manque de substance, de complexité. Il est peu fouillé.

mc

Vous avez écrit une autre histoire, qui a reçu le prix Bob Morane, intitulée Je suis ton ombre…
M.C.
Oui, mais c’est un peu particulier car ce n’est pas centré sur le personnage du vampire. C’est vraiment une histoire sur l’enfance pervertie. Certes, le personnage de Gabriel, présent dans Dans les veines, vient hanter un petit garçon névrosé, lui raconte son histoire, et ce garçon découvre son journal intime et comment il est devenu vampire. Donc ça arrive vraiment à la fin.

Recevoir ce prix, ça m’a apporté beaucoup de moqueries, car le méchant dans Bob Morane, c’est l’Ombre jaune, donc j’ai eu le droit à « Je suis ton ombre… jaune ». Sinon, j’étais extrêmement fière de le recevoir, je ne m’y attendais pas du tout. J’étais aussi en lice pour le prix Masterton et je m’étais dit que j’aurais plus de chance avec celui-là car il est axé horreur et fantastique. Tandis que le prix Bob Morane réunit toutes les catégories de l’imaginaire, donc j’étais surprise. Et assez fière.
 

Propos recueillis par téléphone, en juin 2015.

DANS LES VEINES : SPLATTERPUNK À BORDEAUX

Déborah Gay juillet 19, 2015 BOOKS

Morgane Caussarieu

L’histoire : Les nuits sont chaudes à Bordeaux, alors que les jeunes se pressent au nouveau club tendance, le Bathory, et que des cadavres exsangues sont repêchés de la Garonne. Des vieux punks dévastent un supermarché. Le lieutenant Baron se penche sur l’enquête, tandis que sa fille Lily cherche sa libération parmi la faune nocturne.

Mon avis : Amateurs de vampires douceâtres, chouinant sur l’existentiel, romantique et aimant les vieux châteaux, passez votre chemin. Bienvenue dans un monde sombre, glauque, mortel. Où le mal, qui est l’essence de ces créatures surnaturelles, se cache aussi chez les hommes. Ne cherchez ni espoir, ni amour dans un livre d’une noirceur cruelle qui redéfinie les histoires de vampire.

Trahisons, liens, relations, tout se redéfinit dans la nuit bordelaise. Un livre qui secoue et prend aux tripes, sans espoir de rédemption, qui tisse une toile amère. Un excellent récit de Morgane Caussarieu, dont il s’agissait du premier roman, réédité chez Helios. Elle a d’ailleurs rédigé Vampires et Bayous : sexe, sang et décadence, la résurrection du mythe en Louisiane , un essai sur nos amis aux crocs pointus.

Par Dans les veines, roman assez graphique et sanglant, elle apporte sa touche et sa version au mythe du vampire, avec originalité, tout en gardant certains fondamentaux (non, ils ne se transforment pas en diamants au soleil, ils crament). Roman punk, par ses personnages (le buveur de sang Jeff et ses amis camés), son message nihiliste et sa bande sonore, Dans les veines est un récit qui emporte jusqu’au bout de la nuit, si on a l’estomac bien accroché.

Si vous aimez : des récits où le loup est loup. Le splatterpunk (mélange d’un esprit nihiliste et réaliste du punk dans le domaine des genres fantastique et horrifique). No Future.

Autour du livre : Morgane Caussarieu a remporté le prix Bob Morane du roman francophone 2015 pour son ouvrage Je suis ton ombre qui a lieu dans le même univers que Dans les veines.

Extrait : « Il se plaça juste derrière Lily, le torse contre son dos, les hanches contre ses fesses, et elle sentit son souffle gelé se lover dans son cou. L’odeur de l’enfance lui envahit les narines à nouveau, l’odeur de sa salive sur cette vieille peluche qu’elle chérissait. Elle n’osa pas se retourner, tandis que les ongles lui caressaient la nuque, hérissant le duvet qui la recouvrait.
« Ton existence est extraordinaire », chuchota-t-il à son oreille et sa voix de glace se faufila jusqu’à son sympa, pareille à un serpent effilé. « Tu ne sais pas à quel point…
-Me fais pas mal », couina-t-elle, peinant à faire entrer l’air dans ses poumons.
Il rit, et son rire lui fit penser à un bonbon acidulé, qui vous pique la gorge. »

Sortie : mai 2015, 442 pages, éditions Helios, 10,90 euros.

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Presse de La Maman de Martin dans Folie(s)

16 vendredi Mai 2014

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artistes fous, caussarieu, dans les veines, Folies, herr mad doktor, je suis ton ombre, La maman de Martin, Les Artistes Fous

1888507_550020861772430_1282170537_nNouvelle done : « ….confrontations mère-enfant sensibles et prenantes dans un « Coccinelles » tout en ellipses délicates comme l’est l’amour maternel, et dans « La maman de Martin », bien plus sanglant et radical, (…)En bref, cette anthologie est une mine d’or (à dévorer quand même avec modération, et en gardant de préférence la veilleuse allumée, vu le risque pour vos neurones !) »http://www.nouvelle-donne.net/critiques/article/chronique-de-folie-s-18-textes Have a break, have a book « La maman de Martin » est un hybride entre du Gaiman et du Burton, l’écriture est assez basique, mais le récit fonctionne, et c’est l’une des nouvelles les plus dérangeantes du recueil. Dans le bon sens du terme. » http://www.breakabook.com/t1332-editeur-les-artistes-fous-associes#20657 Quand le tigre lit : 

« La relation mère-fils ici contée est éprouvante et renvoie à des peurs primaires, évidentes. Le lecteur sera tour à tour dans la tête du jeune garçon fort peu joli et sujet à de monumentaux maux de tête, et de la maman parfaite d’extérieur mais intérieurement rongée. A signaler, le dessin final, autant dérangeant que le reste. » http://www.quandletigrelit.fr/collectif-folies/

Chez Iluze :

« J’ai aussi été agréablement surprise par La maman de Martin de Morgane Caussarieu, une auteure dont j’avais déjà entendu plusieurs éloges et qui nous propose ici une nouvelle avec une ambiance lourde et angoissante. » http://iluze.eu/?p=8923

Les lectures de Yuya

« Un enfant qui a besoin d’amour à cause de ses migraines à répétition, une mère qui ne supporte pas celui qu’elle a adopté.Mais sans amour c’est la mort assurée ». http://www.yuya.fr/chroniques/collectif-folie-s-18-textes-echappes-de-l-asile

 Phénix Web

Mention spéciale aussi à l’excellente Morgane Caussarieu qui avec « La maman de Martin » nous met en scène l’amour fusionnel entre une mère et son fils pour finir par un parallélisme glauque entre le meurtre et le plaisir sexuel. Comme d’habitude avec Morgane, un texte choc très bien écrit. http://www.phenixweb.net/Folie-s?var_mode=recalcul

Angemort

24 lundi Juin 2013

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angemort, caussarieu, cheverny, dans les veines, jad, joyeux, nuit d'avril, pré aux clerc, sire cedric

ANGEMORT-HD

Epuisé et introuvable, le premier roman de Sire Cédric, Angemort -initialement publié en 2007 chez Nuit d’Avril – a enfin été réédité chez le Pré aux clercs, pour le plus grand bonheur des fans.

 » ça baise, ça meurt, ça mutile, ça domine en cuir noir, ça rêve d’immortalité, le tout dans des endroits sacrés, poussiéreux, souterrains et, si possible, les trois à la fois. » disait Thomas Day en 2006 dans Bifrost et je pense que que ça évoque bien le bouquin, sans pour autant le résumer…

L’histoire commence dans une ambiance fantastico-réaliste en compagnie de Francesco, vieux noir magouilleur qui arrondit ses fins de mois en procurant des reliques et des cadavres à une clientèle particulière. Sa vie est bouleversée par Cheverny, dandy richissime et collectionneur aux goûts morbides, à qui il procure une peau de femme écorchée d’une perfection sans précédent. Le ton bascule très vite dans la fantasy sombre et le grand n’importe quoi jouissif quand apparaissent les personnages de Magdalena, la nécromancienne vampirique nympho et son partenaire sexuel et esclave soumis, Joyeux – qui est aussi son fils dégénéré, produit de plusieurs générations de consanguinité… Précisons que ce dernier, adepte des trips uros, de zoophilie et de nécrophilie (oui, il est comme ça, Joyeux) est toujours vêtu d’une combinaison vinyle avec juste une fermeture éclair pour la bouche. Il vaut mieux, en même temps, se dit-on quand on apprend ce qui se cache en dessous. Le drôle de couple, donc, est à la recherche de la peau écorchée car c’est celle d’un ange et elle permettra à Magdalena d’accéder à l’immortalité. On suit aussi Jad, la servante du collectionneur Cheverny, jeune gothique au look extrême et au don de voyance, qui passe ses journées à dormir dans un cercueil, rêvant de s’évader à la Nouvelle-Orléans pour rencontrer des vampires, tout en se tripotant furieusement le minou (ben quoi?).

Cheverny dit à Jad, vers la moitié du roman, « qu’il existerait un film que Rob Zombie aurait réalisé et n’aurait jamais sorti », et l’on ne peut s’empêcher de penser que c’est à son propre roman que Sire Cédric renvoie. C’est vrai qu’il a sûrement fallu de bonnes grosses burnes à Nuit d’Avril à l’époque pour parier sur un texte aussi osé et barré.

Surprenant, jusqu’au boutiste, Grand-guignol, Angemort est un gros délire fétish sado-maso (amis du latex, vous en aurez pour votre argent !) à la pornographie omniprésente qui emprunte au hentai (le seul genre où l’on voit couramment des démons à trois bites), au cinéma gore italien ou à des influences plus Clive Barkeresque, je pense notamment à Hellraiser. A la lecture, on oscille entre fascination pour la plume gothique et ultra-sensuelle de l’auteur (Poppy Z. Brite n’a qu’a bien se tenir!) et rire lors des moments de surenchère comico-crado-grotesque, qu’on ne peut prendre qu’au second degré, voir au troisième ou au quatrième, prouvant que le romancier qui vous a fait trembler avec ses thrillers horrifiques ne se prend décidément pas au sérieux…

Un conte gore d’une noirceur absolue (mais décalée), des personnages plus tordus les uns que les autres, des monstres qui luttent contre des monstres encore plus monstrueux – une thématique chère à Sire Cédric que l’on retrouve dans ses polars avec Eva Svarta – une chose est sûre : soit vous allez surkiffer Angemort, soit vous allez détester, dans tous les cas, ça ne vous laissera pas indifférent !

Moi, j’ai pris mon pied…

Morgane Caussarieu

Even Dead Things Feel Your Love de Mathieu Guibé

06 samedi Avr 2013

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chat noir, dans les veines, even dead things feel, gotique, Josiah Scarcewillow, mathieu guibé, Morgane Caussarieu, romantique, vampire

9102_aj_m_3256De la chair fraiche pour les vampirophiles !
Tout juste sorti en Mars en librairie et publié par les Editions du Chat Noir, voici Even Dead Things Feel your Love, du jeune auteur français Mathieu Guibé. C’est l’histoire d’un amour impossible, celui de Josiah Scarcewillow, noble anglais désabusé et vampire centenaire, qui retrouve une étincelle d’humanité en rencontrant la douce Abigale, capable de « faire ressentir son amour même aux choses mortes » – référence à un morceau de Petter Carlsen.
Josiah, lord cynique et égoïste, monstre sous un verni de bonne manière, ramène à ces héros byroniens ; un peu comme un Ruthven avec un cœur, qui nous conterait ses (mes)aventures à la première personne (et sans magnétophone pour enregistrer la confession !). Adepte de l’amour courtois, tout en courbette et en retenu, c’est un vampire romantique, oui, mais pas végétarien ; je vous rassure, le bouquin contient le lot de tueries sanguinolentes qu’on peut se permettre d’exiger de la littérature aux longues dents…

Porté par une langue précieuse, rétro et très « goth », le décor victorien est planté solidement, entre exposition universelle, mariages arrangés, bal mondain où les convenances gouvernent, et humour pince sans rire. Une première partie assez légère et colorée donc, mais le ton s’assombrit dans la seconde.
On passe au romantisme noir, très noir. Très triste aussi. Mathieu Guibé se révèle bien cruel avec son personnage et nous offre une réflexion profonde sur le deuil : d’abord la non-acceptation de l’absence, la fuite en avant… ce qui pour un vampire équivaut à plonger dans un bain de sang, à devenir un démon pour oublier la douleur ; l’auteur en profite pour livrer aux amateurs de série B (j’en suis) une scène gore très ingénieuse et osée impliquant une mâchoire humaine disloquée… je ne vous en dirai pas plus. L’ambiance n’est plus aux mondains, mais plutôt aux cimetières, aux revenants et aux sorcières roumaines.
Josiah poursuit alors le spectre de sa bien-aimé jusqu’à la retrouver à notre époque. Mais comment construire une relation avec un fantôme, comment aimer et serrer dans ses bras l’immatériel ?

Classique et surprenant à la fois, Even Dead Things Feels your love est un beau récit gothique, dans son romantisme comme dans sa noirceur, qui ne devrait pas contenter que les midinettes…

 

BATDANCE de Totemic Animals

03 mercredi Avr 2013

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banshee xuan, bat dance, batcave, dans les veines, death rock, lily, Morgane Caussarieu, sioux side, totemic animals

Le groupe Batcave Totemic Animals, à l’univers proche de celui de Dans les veines, a décidé de rendre hommage à mon bouquin dans le superbe morceau Bat dance, avec des paroles écrites du point de vue d’un de mes personnages principaux : Lily. Je vous laisse découvrir leur musique…

ÉCOUTER LA DÉMO : CLIQUEZ ICI

PAGE DU GROUPE : CLIQUEZ ICI

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BAT DANCE, TOTEMIC ANIMALS

You’re flying in my arms (x2)

How could I not have seen?
How can I not feel?
Then you took off me the life?
A taste of blood on your lips…
 
My heart forgot to beat ;
You visit me…every night !

You’re flying in my arms (x2)

I remember my father’s arms ;
I remember my mother’s breath ;
Your putrid smell isn’t so bad.
your sweet voice whispers to my ear …

(x2)
Your skin is so/thin leaves appear !       
Through your veins/scarlet life again.

How did I couldn’t
Understand then…
When you had me 
Caught up in your arms,
Away from the corpses …
Your cave so cold …
Your wings around me …
Don’t believe your words 
More than your thirst
Because now nothing human
Anymore flows in your veins! (x2)

I remember my father’s arms ;
I remember my mother’s breath ;
Your putrid smell isn’t so bad.
your sweet voice whispers to my ear …

(x2)
Your skin is so/thin leaves appear !       
Through your veins/scarlet life again.

©Totemic Animals.

© Banshee Xuân.

 

JE VOUS ATTENDS LE WEEK END DU 23 FEVRIER A BAGNEUX !

15 vendredi Fév 2013

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bagneux, barbara sadoul, dans les veines, fabien clavel, jean-luc rivera, les copains de dracula, Morgane Caussarieu, salle des fêtes Léo Ferré, table ronde, zone franche

Je serai présente au Festival Zone Franche à Bagneux  le week end du 23-24 février !

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samedi : dédicace de 14h30 à 17h au stand Mnemos

dimanche :

14h : participation à la table ronde Les copains de Dracula, en compagnie de Fabien Clavel et Babara Sadoul entre autres.

15 à 17h : dédicaces

SALLE DES FÊTES LÉO FERRÉ
6, rue Charles-Michels
92220 – Bagneux

Infos pratiques :

RER B : station « Bagneux » : traversez la nationale, puis remontez-la vers Paris (à droite). Vous tomberez sur ces signalisations au bout de quelques minutes (rue à gauche)
Bus : 188 (de la Porte d’Orléans) : arrêt « Pasteur-Meuniers » (jusqu’à 21h)
197 (de la Porte d’Orléans) : arrêt « Aristide-Briand »
388 (du métro Châtillon-Montrouge) : arrêt « Pasteur-Meunier »

Une critique de Dans les veines qui fait plaisir !

18 vendredi Jan 2013

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dans les veines, lili MLire, Morgane Caussarieu, sang, vampire

La critique de Lili MLire :

C1 Dans les Veines def 300dpiLily et Violaine en mal de sensations, décident un soir d’aller s’encanailler au Bathory dernière boite à la mode.Mineures, elles s’y rendent en cachette de leurs parents, car Bordeaux est en proie à une vague d’assassinats et l’inspecteur chargé de l’enquête n’est autre que le père de Lily.Elles y feront la rencontre de bien troublants personnages

Je ne sais même pas par quel bout je vais prendre ce billet à part whaooouuu…
J’entre donc tout de suite dans le vif du sujet en parlant de la plume de l’auteur.J’ai été complètement bluffée.Son style est très visuel, et, j’ai eu l’impression d’être dans un film pendant tout le bouquin mais un film gore hein,. On a aucun temps mort.
Même les passages un peu moins speeds entre Lily et Damian, je me suis demandé si, celui-là n’allait pas lui sauter à la gorge.

Le bandeau sur la 4ème de couv’ nous proclame que les gentils vampires ça n’existe pas et Morgane Caussarieu leur restitue leur nature première de prédateurs avec une soif inextinguible d’hémoglobine, ils sont égoistes, cruels et manipulateurs et, pourtant le tour de force de l’auteur c’est de nous les rendre d’autant plus fascinants, vrai, je ne pouvais m’empêcher de vouloir en savoir plus, sur leur relations entre eux, et  surtout de voir jusqu’ou ils pouvaient aller.C’était même limite dérangeant en tant que lecteur cet attrait .

L’auteur pulvérise les codes et elle va jusqu’au bout .
La sensualité se décline ici en mode gore, elle s’accompagne ou est suivie instantanément de douleur.
Je vous assure qu’ici c’est pas glam du tout d’être mordue ou de devenir vampire.Les cicatrices sont moches et béantes .

D’aucuns pourraient lui reprocher d’en faire trop, car avec cette famille vampirique, on pénètre aussi dans un monde marginal de gens évoluant aux confins de notre normalité, elle nous emberlificote dans cette atmosphère glauque , mais bon sang, ça fonctionne , on a du mal à s’en extirper Ce livre exsude le soufre par toutes les pages.

Que dire des personnages? Ils sont tous ambigus, voire même pourris, aucun n’est innocent excepté peut être Lily, qui n’est ni plus ni moins qu’instrumentalisée par des gens censés tenir à elle.

Il y a finalement peu d’espoir dans ce livre c’est une ambiance sans concessions qui rappelle assez le slogan no futur des punks de la première heure auxquelles l’auteur fait allusion à plusieurs reprises.

Mention spéciale à Gabriel, celui qui m’a le plus interpellée et destabilisée dès le début, lisez et vous saurez .

C’est un voyage intense que nous propose Morgane Caussarieu , mais pas une gentille ballade, non, plutôt une cavale effrénée en mode hallucinée dans un monde violent.
Avec des sujets comme l’inceste,  la pédophilie , les meurtres, ce livre est à déconseiller complètement aux plus jeunes et aux âmes sensibles, il peut vraiment choquer

Délibérément, , j’ai choisi de rester vague sur l’histoire et les personnages par peur de trop en dévoiler et de gâcher le plaisir de la découverte.

Et moi, là, tout de suite, je ressors à peine de cette ambiance survoltée et de cet univers extrême, j’ai été bousculée , dérangée , mais surtout captivée par cet auteure dont c’est le premier roman et qu’elle maitrise complètement du prologue jusqu’aux toutes dernières pages J’ai pris une véritable gifle, et j’ai adoré, voilà …

Critique radiophonique dans Bifrost

14 lundi Jan 2013

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belial, bibliothèque orbitale, bifrost, dans les veines, phlippe boulier

Une bonne critique radio de Dans les veines critiqué par Philippe Boulier, dans la Bibliothèque orbitale de Bifrost. Dans les veines y est critiqué en dernier. Je vous en ai retransmis quelques passages :index

« Morgane Caussarieu prend un malin plaisir à tordre le cou à tous les clichés romantico-neuneud de la bit-lit actuelle et à asperger son petit monde d’hectolitres d’hémoglobines, de foutres et de sécrétions corporelles diverses. (…) Elle fait évoluer (ses vampires) dans un univers qu’elle semble connaitre sur le bout des doigts, celui de la scène gothique et des soirées batcave, où ses créatures s’y retrouve comme des poissons dans l’eau. Face à eux, Lily est une adolescete qu’on a souvent envie de gifler mais qu’on ne peut s’empécher de trouver émouvante (…) Le portrait que fait d’elle Morgane Caussarieu est particulièrement juste et nettement plus fin qu’on pourrait le croire à première vue. (…) une bonne dose d’outrance et de mauvais gout (…)Dans les veines souffre quand même (…) d’une écriture trop fonctionnelle (…) et d’une enquête policière ridicule dans son déroulement. C’est parfois génant, mais jamais rédibitoire.(…) N’oublions pas que Morgane Caussarieu n’a que 24 ans. Au final, Les qualités du livre compense plus que largement ses défauts.  Oui, en effet, Dans les veines n’est pas le genre de roman fait pour moi, n’empèche que je ne regrette pas un instant sa lecture ! Philippe Boulier.

interview Quoi de neuf sur ma pile

05 mercredi Déc 2012

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dans les veines, gromovar, Morgane Caussarieu

pour voir l’interview sur le site de Quoi de neuf sur ma pile, cliquez ici !

mercredi 5 décembre 2012

Interview : Morgane Caussarieu

Morgane Caussarieu est l’auteur d’un premier roman, « Dans les Veines », qui met à bas les vampires à la Twilight et la bit-lit en général. Proche du style de Poppy Z. Brite, elle livre une histoire de vampires violente et cruelle, dans la plus pure tradition d’un genre qui a longtemps poussé à l’effroi avant d’être galvaudé. L’insulte est lavée par « Dans les veines », et le vampire retrouve une place qu’il n’aurait jamais du quitter.
Elle répond ici à quelques questions sur son roman. On pourra se reporter pour d’autres précisions à l’interview qu’elle a donné au site ObskureMag.

Bonjour Morgane et merci de nous accueillir. Peux-tu te présenter brièvement pour les lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?

24 ans et trois passions : le cinéma de genre, la musique post-punk, et la littérature glauque.

Ton premier roman, « Dans les veines », est sorti il y a peu. Qu’est ce que ça fait de voir son nom sur les étals des libraires ?

Je ne réalise pas vraiment. Le truc le plus fou, c’est quand tu relis pour la première fois ton texte dans un vrai livre, imprimé et tout. La découverte de la couverture a aussi été un moment d’émotion.

Les dernières années ont fait du vampire une sorte de créature générique qu’on peut utiliser à toutes les sauces. Tes vampires sont tout sauf aimables ; ils sont ce qu’ils n’étaient plus, des morts-vivants néfastes et malfaisants. D’où vient ta décision de revenir à l’origine du mythe et de rendre ses crocs au vampire ?

Un ras le bol général par rapport à Twilight et la bit-lit, et une envie de retrouver des personnages comme ceux que j’aimais lire ado, dans des œuvres un peu plus solides. Des vampires égoïstes, qui placent leur survie avant toute chose, et qui prennent leur pied à tuer et boire du sang.

Comment t’es venue l’envie d’écrire un roman splatterpunk (genre difficile, de plus assez confidentiel en France) ? 

Je ne me voyais pas écrire autre chose que du splatterpunk. Ce genre réunit tout ce qui me fait vibrer, ne me demandez pas pourquoi, c’est ainsi. Quand j’ai écrit le bouquin, je n’ai pas réfléchi à l’aspect commercial. Je l’ai écrit parce qu’il fallait que je le fasse. J’ai eu l’occasion de m’apercevoir que le genre n’était pas très populaire auprès du public et des éditeurs, après plusieurs refus justifiés par la violence — parfois gratuite — du texte.

Comment l’ont reçu tes lecteurs non avertis, ou ta famille ?

Les lecteurs « non avertis » l’ont étonnamment très bien reçu. Ce que j’entends le plus souvent, c’est : « Je l’ai dévoré, mais je vais faire des cauchemars pendant un mois. » Je pense que c’est dû au fait que j’utilise plusieurs codes de la bit-lit pour mieux faire passer la pilule, et que les gens s’y raccrochent pour continuer.
Quant à ma famille, eh bien, ils sont tous fiers, passés pour certains le premier choc de lecture. Cela doit être un tantinet dérangeant de lire des scènes de déviance sexuelle et d’inceste sorties de l’imagination de sa fille, sa nièce ou sa sœur, mais comme moi je n’en ai pas honte, et qu’après tout, ce n’est que de la fiction, tout s’est passé sans malaise. Faut dire que j’ai la chance d’avoir une famille assez ouverte d’esprit. Ma mère m’a quand même dit, en reposant le bouquin : « Je ne connaitrais pas aussi bien ton père, je me poserais des questions, parce que le passage du viol est vraiment très réaliste… ». Je l’ai rassurée, rien d’autobiographique à ce niveau là !

La famille est toujours une source de souffrance dans le roman. Composée par hasard ou par nécessité, elle contraint et blesse, du fait des attentes qu’elle suscite et des égoïsmes qu’elle exacerbe. La famille ne peut-elle être que le lieu de la névrose ? La fuite est-elle le seul moyen de survivre ?

Bien vu ! Pour moi, l’épanouissement personnel est impossible au sein de la cellule familiale, qui dévore l’individu et le rend aigri et irascible. J’en serai devenue folle si je ne m’étais pas barrée aussi vite de chez ma mère, et mes personnages sont timbrés parce que c’est ce qu’ils ne parviennent pas à faire, par peur du reste du monde. La famille, c’est avoir des liens indéfectibles avec des gens qu’on n’a pas choisi, et à mon sens, c’est quelque chose de terrible. Parfois, on a la chance de tomber sur des gens biens, parfois non. C’est ce qui est arrivé à Lily, Damian et J.F., prisonniers de chefs de famille possessifs et malsains. C’est en cela que l’on parvient à s’identifier à eux, malgré leurs personnalités haïssables.

« Dans les veines » utilise de nombreux codes de l’imagerie adolescente. Le petit animal, proche amour et confident avec qui on partage un petit secret (la signification de son nom), les problèmes au lycée avec les groupes rivaux, le « mur » la nuit. La vie adolescente, ce « ténébreux orage », se caractérise-t-elle par un continuum de conflits et de dissimulations ? En quoi était-il important que cette histoire concerne des adolescents ?

Parce que devenir vampire, c’est un rêve d’adolescent le plus souvent, qui découle de la peur de la vie adulte et des responsabilités qui l’accompagnent. Être vampire, c’est ne pas travailler, et faire la fête toute la nuit. Aucun ado normalement constitué ne cracherait dessus !
L’adolescence, c’est le moment difficile où l’on cherche qui l’on est, et qui l’on veut devenir, et c’est à ce moment là que l’on est le plus susceptible d’être fasciné par le monde nocturne. La relation entre Damien et Lily fonctionne uniquement parce que Lily n’a que 15 ans, et que de ce fait, elle est fragile, paumée, mal dans sa peau, comme je l’étais à son âge…  L’adolescence est la période la plus cruelle dans une vie et Dans les veines est un roman cruel…
En outre, la plupart des bouquins de bit-lit mettent en scène des adolescentes ou des toutes jeunes femmes, et je tenais à respecter ces codes pour les détourner plus efficacement.

Tu cites ailleurs la nouvelle « Entre chien et louve » de Gudule. Superbe texte qui rappelle les vers « And this is why I hate you, And how I understand, That no-one ever knows or loves another » de Robert Smith, retraduisant dans « How beautiful you are » « Les yeux des pauvres » de Baudelaire. L’incompréhension ou l’inconnaissance te paraissent-elles inévitables en amour ? Lily s’aveugle-t-elle volontairement en ce qui concerne Damian ?

Au début d’une relation, lorsqu’on est très amoureux, on juche généralement l’autre sur un piédestal, refusant de voir ses défauts. C’est ce que fait Lily. Certaines personnes préfèrent ne pas savoir ce que l’autre pense vraiment d’elles, par peur de ne pas être aimées autant qu’elles aiment. Elles préfèrent alors se complaire dans l’ignorance, qui entraine forcément des doutes sur les motivations du partenaire. La question, « pourquoi es-tu amoureux de moi ? », c’est quelque chose qu’on a du mal à demander, encore plus que « Es-tu amoureux de moi ? ». Damian synthétise ce que l’on peut craindre de pire de la part de son amant. Quelqu’un de très égoïste, de manipulateur, qui ne vous aime pas pour ce que vous êtes, mais juste pour l’image que vous lui renvoyez, ici celle de son premier amour. On a tous eu ce premier amour (partagé ou non, amour de l’un des parents, amour d’un personnage fictionnel…), et je pense que de manière plus ou moins consciente, on est attiré par les gens qui nous le rappellent par tel ou tel aspect, même minime.
Lily et Damian ont chacun leurs raisons de se fréquenter : envie d’évasion pour l’un, et nostalgie pour l’autre, mais ces raisons n’ont rien à voir avec l’amour véritable. Et c’est quelque chose de très effrayant à mon sens, peut-être la chose la plus effrayante du roman.

Après avoir été mordu la première fois par Damian, Lily est dans une sorte de sidération dont elle sort, plusieurs heures après, en s’effondrant sous la douche. L’enchainement m’a fait penser aux conséquences d’un viol. Etait-ce une idée que tu avais en tête ou le parallèle est-il fortuit ?

Lily a été violée lors de cette première rencontre, même si tout cela s’est passé en douceur, et elle ne s’en rend compte qu’après. Ce qui ne l’empêche pas de revoir Damian, car les traumatismes qu’elle a subi l’ont rendue masochiste.

L’attirance/répulsion que Lily semble éprouver pour Damian est-elle symbolique de la relation des jeunes filles à l’amour, ou au sexe ? Est-il plus facile pour un écrivain de rendre intelligible ce paradoxe en faisant de l’objet d’attirance un vampire ?

C’est un procédé qui a toujours été utilisé par les écrivains, depuis Dracula et même avant. Se servir du surnaturel pour souligner un problème réaliste est l’une des raisons d’être de la littérature fantastique, et c’est pourquoi elle me passionne. La peur de la morsure du vampire est souvent, dans la littérature YA, la peur de l’acte sexuel, de la pénétration. Dans les veines est un roman qui développe les peurs féminines : peur de faire l’amour, d’être violée, de n’être aimée que pour son corps et pas pour ce que l’on est.

Comment se fait-il que Lily n’ait jamais l’idée de lancer Damian (qu’elle envoie la venger de la peste au lycée) contre son père. Comment Lily envisage-t-elle sa place auprès de son père ?

C’est simple. Elle n’a plus que lui sur qui compter. Il est sa seule famille, puisque sa mère est une épave, et qu’elle n’a pas ni frère ni sœur. Son père est la seule personne qui l’aime aussi, puisqu’elle doute des réels sentiments de Damian, et se demande pendant tout le roman ce qu’il fait avec une fille comme elle. Son père, malgré ce qu’il lui fait subir, prend soin d’elle, et lui répète sans arrêt à quel point il tient à elle. Et lui, au moins, elle sait pourquoi. Sans lui, Lily s’estime perdue, car elle n’a pas le courage de prendre son indépendance.

Le secret domestique dans lequel vit Lily doit-il quelque chose à « La fille d’à côté » de Ketchum ?

Non, car quand j’ai découvert ce roman, j’avais déjà presque fini d’écrire Dans les veines.

La première fois où Damian et Lily font l’amour est l’une des scènes les plus gonflées que j’ai lues. Comment as-tu osé écrire cette scène, et réalises-tu qu’elle est une pierre de touche du livre ?

Si par gonflée tu entends choquant, alors il me semble qu’il y a des passages plus mémorables dans le bouquin. Mais c’est en effet l’apogée de l’histoire de Lily et Damian. La première fois dans la vie d’une jeune fille, détournée à la sauce splatterpunk. La scène est tendre et dérangeante à la fois. Comme le reste du roman, elle est écrite de façon très crue et n’a pas grand chose de sensuel au final, puisque Lily n’a plus que la peau sur les os et qu’il sont dans la chambre d’hôpital d’une petite fille morte.

L’amour exclusif de Gabriel pour sa « mère » et son « grand frère » signe-t-il sa personnalité intrinsèque ou est-ce un reste de l’immaturité de l’enfance chez lui (mise en lumière par ses dents de lait qui ne cessent de tomber et de repousser) ?

Comme tout môme, Gabriel est incapable de se débrouiller seul. Sans sa famille, il est condamné à mort, voilà pourquoi il ne peut les laisser partir. À cela s’ajoute une jalousie maladive, celle de l’enfant qui ne veut pas partager ses parents à l’arrivée de la nouvelle petite sœur.

En voyant Lily, Damian et Gabriel, difficile de ne pas penser à Louis, Lestat et Claudia (les points de convergence sont nombreux). Dans quelle mesure ce parallèle était-il conscient et/ou volontaire ?

J’ai lu Entretien avec un vampire à huit ans, et j’ai vu le film de Neil Jordan plus d’une centaine de fois quand j’étais ado. J’ai donc été considérablement marquée par les vampires d’Anne Rice, et c’est tout à fait volontaire si certains aspects de ses Chroniques ressortent dans mon roman. Tout simplement parce que ce sont Lestat, Armand et Claudia qui ont en partie inspiré mon imaginaire, et que Dans les veines leur rend hommage.

JF semble plus humain que les autres, moins changé, car plus jeune. Il est néanmoins impossible de ne pas voir qu’il est aussi vampire que les autres, et même qu’il utilise ses anciens potes comme des objets à qui il dénie toute liberté, en dépit de l’affection qu’il semble leur porter. Est-il vraiment le moins néfaste de tous, ou n’est-ce qu’une impression donnée par sa désinvolture punk ?

Il n’est pas le moins néfaste, car il est le plus violent et le plus excité, et qu’il tue à tour de bras pour soulager son addiction au sang. Mais contrairement aux autres, il est totalement con, donc beaucoup moins retors. J.F est aussi celui qui a le moins changé depuis sa transformation, non parce qu’il est encore jeune, mais parce qu’il était déjà ultra-violent, junkie et pourri jusqu’à la moelle lorsqu’il était humain.  Devenir vampire n’a changé que sa force et sa capacité à blesser autrui, sans crainte de représailles. Contrairement aux autres, qui se sont dénaturés au fil du temps, il était destiné, depuis sa naissance, à devenir vampire.

J’ai très envie de savoir comment tu connais aussi bien la scène et l’ambiance des années 70/80. Peux-tu m’éclairer ?

Je traine beaucoup en concerts et soirées batcave, death rock, new wave, minimal wave, punk, etc… parisiennes, et j’y rencontre des gens très intéressants, dont certains ont vécu ces années que je n’ai pas connues mais qui me rendent quand même nostalgiques ! Parfois, j’aimerais avoir une machine à remonter le temps sous la main et pouvoir me téléporter à Londres dans les années 80…

Quel regard portes-tu sur la scène gothique contemporaine ? Et sur la communauté gothique ?

La scène gothique est éparse, les sous-catégories foisonnent. Un death rocker n’a rien à voir avec un dark folkeux ou un indus, un métalleux, un steam punk ou un fetishiste, pourtant, les médias les mettent tous dans le même panier. Ce que les gens qualifient couramment de gothique de nos jours, ce ne sont plus les post-punks, mais les adeptes de l’électro-indus, qui n’ont de gothiques que le nom. Nous somme à une époque de « néo-gothisme ». Les post-punks sont devenus old-school, presque des dinosaures en voie d’extinction. Généralement, les jeunes préfèrent acheter une paire de New Rock, se coiffer de dreadlocks fluorescentes et aller danser sur des airs d’electro-indus très rythmés qui empruntent parfois à la techno et qui sont donc plus abordables pour l’oreille inexpérimentée du néophyte. Rares sont les gens des scènes batcave, et minimal wave, qui ont moins de trente ans, et c’est dommage, parce qu’on ne voit pas beaucoup de nouvelles têtes du coup en concert. Bref, ces deux mouvements (post-punk et électro-indus) n’ont pas grand choses à voir et se mélangent peu, même si dans la plupart des grandes soirées parisiennes, on réserve un dance floor à chacun. En France, l’électro-indus est roi, et pour écouter des morceaux old school pointus, il faut plutôt bouger en Allemagne, même si certains dj hexagonaux résistent encore et toujours à l’envahisseur.

Tu fais référence dans le livre à de très nombreux films, séries, romans sur le thème du vampire. Est-ce l’hommage que tu rends à des inspirateurs ? Qui t’a le plus influencé dans l’écriture du roman, explicitement mais aussi implicitement ?

Dans les veines est mon hommage au vampire en général. Outre Entretien avec un vampire, cité plus haut, les deux œuvres qui m’ont le plus influencée sont Aux Frontières de l’Aube, de Kathryn Bigelow, et Âmes perdues, de Poppy Z. Brite, que je cite dans le roman. Mes muses implicites seraient peut-être aussi The Devils Rejects, de Rob Zombie et le cinéma de Gregg Araki.

J’ai encore plein de questions, mais je vais te laisser reposer. Juste une question pour finir dans la bonne humeur : Charlotte Volper est-elle très sévère ?

Une vraie furie ! Non, je plaisante. C’est une excellente éditrice, très à l’écoute, qui a su rendre Dans les veines plus digeste pour le lecteur, en m’invitant à retravailler certaines erreurs typiques des premiers romans.

Les Compagnons d’HeLa

26 lundi Nov 2012

Posted by morganecaussarieu in article, critique

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Si vous avez aimé Dans les veines, alors il me semble que Les Compagnons d’HeLa, autre premier roman de vampire hexagonal qui possède quelques thèmes en commun,  est pour vous ! Je viens de le découvrir, en tombant par hasard sur son auteur, Manou Chintesco, à un concert de Gitane Demone…

Roman, séduisant manager d’un groupe de métal hardcore, est aussi un vampire. Arpentant les bas-fonds de la capitale en se nourrissant de motards et de skinheads, il se laisse séduire par Lucio, un éphèbe au charme déroutant, immortel comme lui. Quand un angelot bleu au physique difforme commence à assassiner les proches de Roman, le passé de celui-ci refait surface : se pourrait-il que le Comte de Saint Germain, son éternel rival, soit derrière tout cela ? Lucio est-il vraiment celui qu’il prétend être ?

Naviguant avec aisance entre récit contemporain gangréné de drugs &rock’n’roll, et flash back flamboyant mettant en scène le Comte de Saint Germain et l’alchimiste italien Cagliostro, Manou Chintesco nous offre une œuvre dense, sensuelle et sanglante, qui n’est pas sans rappeler les premières œuvres de cette chère Anne Rice. L’origine des vampires est expliquée de manière originale, à la fois par la magie et la science. Il faudra attendre la fin du roman pour comprendre la signification de ce titre mystérieux, qui prend alors toute sa signification, ô combien ironique.

Un style chatié, des personnages charismatiques, des références underground, un rythme haletant, un récit alliant ésotérisme, folklore et Histoire, Les Compagnons d’Hela apportent un sang neuf au vampire, tout en s’appuyant sur les classiques du genre.  Merci Manou !

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