dossier de presse Entrevue choc avec un vampire

VAMPIRISME.COM

Il y a une vraie valeur ajoutée à voir se mêler la plume très dark fantasy de Vincent Tassy à l’approche splatterpunk de Morgane Caussarieu. D’autant que les deux auteurs se confient le fil de la narration de manière anarchique, finissant par brouiller les pistes, donnant naissance à une voix unifiée. Un peu à l’image de la série AMC, les romanciers veillent à respecter le cadre du texte original, ses temps forts, ses figures emblématiques. Jusqu’à se jouer de certaines lignes de dialogues qui en deviennent des gimmicks, à l’instar de Lestat quand il propose le Don Obscur. Si l’œuvre d’Anne Rice est au cœur du livre, ce n’est pas la seule référence que convoquent Morgane et Vincent. Ainsi, la tentative de Louis et Claudie de trouver d’autres vampires en Europe est-elle réinterpréter sous forme de collision de forme et de fond avec les débuts du Dracula de Stoker. Je dois avouer que c’est sans doute ma partie favorite de cet Entrevue choc avec un vampire. Les amateurs croiseront également des références à Buffy, une variation du personnage se confrontant plusieurs fois avec certains des protagonistes. (…) Reste que l’ensemble parvient à être à la fois respectueux d’Entretien avec un vampire, de l’œuvre et de la place de son auteur dans la production vampirique des 50 dernières années… et à tourner en dérision le style, les thèmes récurrents

MAUDE ELYTHER

Tout commence avec la rencontre inopinée entre un journaliste et un envoûtant androgyne… Évidemment, la trame d’Entretien avec un vampire est ici exploitée, mais admettez qu’un vampire diva qui se bat avec une personne âgée pour le dernier fer à friser du rayon, c’est plus que désopilant. Et le pauvre journaliste, adepte des tranches de vie pour son émission radio, en manque sérieux d’auditeurs, n’a pas idée de sa malchance à aborder ce bel inconnu. Car celui-ci le ramène chez lui pour lui raconter son histoire. Une histoire de deux siècles, un mélodrame domestique, de lamentations, de meubles anciens, de beaux éphèbes, d’une mère dominatrice, de Jésus, de Draculasse ou encore du mythe originel en la figure de Ceux Qui Peuvent Bronzer.Le journaliste a rencontré Jean Louis David, vampire superficiel, raciste, qui se pose en victime parfaitement permanentée alors qu’il retient contre son gré le journaliste. Ce dernier, qui pensait avoir flairé le sujet parfait pour son émission, va vite se rendre compte de son erreur. Il s’insurge de la mentalité de Jean Louis David, immuable depuis sa transformation, décroche de son récit dès qu’il parle de meubles, tente de lui ouvrir les yeux quant à sa relation toxique avec Richard… Mais rien n’y fait, il va devoir écouter jusqu’au bout le vampire clinquant, dans son appartement kitch. Toutefois, il n’est pas pressé qu’arrive le mot « fin », car son hôte lui a promis de le vider de son sang juste après. (…) Le tout est, comme je le disais plus haut, désopilant et émaillé d’absurde. Baroque et bling-bling, con aussi : c’est de l’humour à prendre au second degré. Si l’ensemble se trouve édulcoré, notamment à travers le regard plein d’étoiles de Jean Louis David (oui oui, comme dans les mangas shōjo), il s’agit d’humour noir ; comme mentionné au tout début de l’ouvrage, tous les trigger warning figurent dans ce récit. Au kitch du récit (les vêtements, les chevelures à la l’Oréal, les beaux mâles, les coups de foudre de collégienne de Jean Louis David etc), nous retrouvons la pattes de Morgane et de Vincent. Le côté « sale » de la seconde renaissance de Jean Louis David (qui est subjugué par ses excréments), la relation incestueuse… de Morgane : une touche extrême que ne dénigrerait pas Poppy Z Brite. Les jolis phrasés et les longues phrases de Vincent, ici en mode autodérison et kitch. Tout cela enrobe la figure du vampire, à travers plusieurs de ses représentations : du séducteur à la bête. Plusieurs types de vampires sont présentés et d’autres références sont citées. Draculasse (vieux vampire), Jésus le vampire (le gourou), un clin d’œil ironique à Twilight (dont Jean Louis David adore les paillettes, bien sûr). Mais qu’alors, qu’est-ce un vrai vampire ? Un vieux comte au style passé doté de dons ? Un sensuel gourou prêchant une morale ? Des adonis clinquants ? Une reine Qui Peut Bronzer ? Pour rendre hommage à Anne Rice, Vincent Tassy et Morgane Caussarieu ont rédigé ce roman à quatre mains, une parodie désopilante riche en références pop (Buffy, Dracula, Vampire Diaries, Twilight…) mais aussi mythologiques (les Atlantes). Humour noir à prendre au second degré, univers édulcoré et bling-bling, c’est avant tout une histoire d’amour, celle de Jean Louis David et de Richard, celle de Vincent et Morgane pour les vampires et l’œuvre de Anne Rice. Entrevue choc avec un vampire, c’est un joyeux mélange vampirique tourné en dérision ; alors que Jean Louis David cherche à gravir un piédestal, la figure du vampire est tournée en ridicule. Le récit est absurde, et tout ce baroque est jouissif. Se moquant des vampires à la Twilight tout comme des vampires conservateurs, le duo Morgane/Vincent livrent un style de vampire différent encore : superficiel, bête et niais.

FANTASY A LA CARTE

Dans Entrevue Choc avec un Vampire, les auteurs ont réinterprété à leur manière le trio de personnages mis en scène dans la version originale. Déjà, ils ont fait de Louis, un jeune castrat originaire d’Italie qui a francisé son nom en Jean-Louis David. Ce qui a le double intérêt de faire un clin d’œil au roman, La Voix des Anges d’Anne Rice mais aussi au coiffeur éponyme dont la coupe étudiée du vampire aurait sans doute ravi le maître des ciseaux si d’aventure le livre lui était tombé entre les mains. Ensuite, Lestat partage avec sa nouvelle version Richard Court de Lion, son insolente beauté doublée d’une indéfectible fougue. Enfin, Claudia a bien mûri sous les plumes impertinentes de notre duo d’auteurs puisqu’elle prend les traits d’une vieille femme noire à l’odeur nauséabonde. Si la gamine regrettait son apparence de poupée l’empêchant de séduire ses proies en accord avec la maturité de son immortalité, Claudie est soumise aux mêmes affres en raison de son physique repoussant et malodorant. Avouez que ce trio ne manque pas de charme surtout pour venir pimenter cette histoire que vous pensiez pourtant bien connaître mais comptez sur eux pour y mettre leur grain de sel. Si ce roman suit dans les grandes lignes le récit initial en prenant notamment le même point de départ, à savoir un entretien entre un journaliste et un vampire, il substitue quand même son ambiance feutrée par une atmosphère plus clinquante. Il faut dire que l’obsession du narrateur aux dents longues pour le beau mobilier y est sans doute pour beaucoup dans cette impression. De même que les deux livres partagent le modèle du road-trip vampirique dans lequel certaines péripéties du premier récit sont conservées, notamment en ce qui concerne l’évolution du relationnel qu’entretiennent les vampires entre eux. Néanmoins, on notera les quelques libertés scénaristiques prises par les auteurs qui leur sont nécessaires pour introduire les nombreuses références aux autres romans d’Anne Rice. On ne s’étonne donc pas de recroiser entre ces lignes, une certaine reine des damnés rebaptisée pour l’occasion mais qui parlera à bien des lecteurs, pas plus que de renouer avec l’origine atlante de notre créature surnaturelle préférée dont il est d’ailleurs question dans Prince Lestat et l’AtlantideSi la fascination accompagnait chaque mot d’Anne Rice danEntretien avec un VampireMorgane Caussarieu et Vincent Tassy ont poussé le curseur de la séduction encore plus loin en laissant leurs personnages succomber au plaisir coupable de la chair, s’exprimant parfois par l’intermédiaire de parades amoureuses des plus lascives. Le but étant de jouer au maximum la carte de l’autodérision et donner ainsi à ce nouveau texte toute la dimension ubuesque que les lecteurs viennent chercher ici. Tantôt drôle, tantôt absurde, Entrevue Choc avec un Vampire n’oublie pas pour autant d’y glisser quelques propos pertinents en nous rappelant, par exemple, le traitement déplorable des homosexuels au moment de l’émergence du sida en Occident.

AU PAYS DES CAVES DE TROLL

Les clins d’œil à l’univers des vampires dans la culture pop sont également très nombreux. On trouve plusieurs références à Buffy, que ce soit par le personnage de la tueuse, mais aussi au personnage de Drusilla et à son amour pour les poupées. Dracula est aussi présent dans l’histoire, tout comme des séries bien connues sur les personnes aux canines proéminentes. Toutes ces références sont savoureuses et bien amenées. Les auteurs parviennent à garder un style élégant tout en faisant dire de véritables horreurs à Jean Louis David. Le contraste est assez marquant et efficace. Dans la postface, les deux auteurs expliquent comment est née l’idée du roman et leur vécu par rapport aux romans d’Anne Rice. Leurs mots dans cette postface sont assez émouvants, j’ai beaucoup apprécié qu’elle figure à la fin du livre. Entrevue choc avec un vampire est ainsi un roman à l’humour caustique qui rend hommage à l’écrivaine Anne Rice. Morgane Caussarieu et Vincent Tassy ont suivi la trame générale des chroniques de vampires tout en les détournant avec second degré. Ben entendu, il vaut mieux aimer le genre et connaître les différents univers vampiriques pour pleinement goûter à l’humour de ce roman. 

LENA AU PUIT DES MOTS

À tous les fans d’Anne Rice, voici une perle à ajouter à votre collection. J’ai gardé cette parodie pour Halloween. Ce n’est pas de l’épouvante, mais par son sujet je le trouvais tout à fait dans le thème. Et puis, il me plaisait de découvrir ce côté décalé un jour comme celui-ci, en contraste avec tous les autres contenus effrayants. Pour l’avoir feuilleté un peu avant, je savais que j’allais beaucoup rire de l’œuvre de ce duo diabolique.Ce fut un pur délice du début à la fin. Les détournements en appelle à l’humour sous tous ses degrés et amènent l’œuvre face à elle-même avec beaucoup d’habileté. Si bien que je conseille aux lecteurs de ne pas s’arrêter à la lecture d’Entretien avec un vampire avant d’entamer celui-ci car les références sont loin de s’arrêter au premier tome. Or c’en est d’autant plus savoureux. Après tout cela, je crois que je ne verrai plus les salons de coiffure Jean Louis David comme avant…

Notre parodie d’Entretien avec un vampire sort en Octobre à l’occasion de la série évènement !

Dans un salon illuminé de chandeliers, un vampire super bien coiffé force le journaliste d’une radio locale  à écouter l’interminable récit de sa vie. Comment deux siècles plus tôt,  il fut séduit par un inconnu d’une beauté très supérieure à la moyenne, et emporté dans un tourbillon ébouriffant de mort et de passion. De La Nouvelle-Orléans aux Carpates : plongez dans un périple parsemé de personnalités toxiques, de multiples contrariétés et de lamentations métaphysiques hyper profondes, sur les traces mythiques de Ceux Qui Peuvent Bronzer !
Morgane Caussarieu (Dans les veines) et Vincent Tassy (Comment le dire à la nuit) ont un goût immodéré pour les vampires qui peuplent leurs romans. Héritiers français de l’immense Anne Rice, ils se sont régalés à détourner son  chef d’œuvre, Entretien avec un vampire, enfin adapté en série.

« Tu vas bientôt te retrouver à cours de caniches, Louis… »

Revue de presse de Vertèbres (au diable Vauvert)

ACTUALITTE :

« Magnifique. Délicieux. Saignant, voire cru à tous niveaux, ce roman mérite une place de choix dans une bibliothèque qui se respecte. Le récit se construit autour des confessions que Sasha — petite fille qui veut être un garçon — fait à son journal intime et les dialogues schizophréniques de Marylou, en proie à un démoniaque Jiminy Cricket. Délectable : sordide souvent, bluffant tout autant. » Nicolas Gary https://actualitte.com/article/102716/chroniques/vertebres-ne-pas-confondre-philanthropie-et-lycanthropie

INFRAROUGE

EMAGINAROK

« Un petit bijou qui montre la maturité littéraire de cette autrice. Vertèbres est un roman épatant, sanglant, et immersif. Le coup de cœur est plus qu’indéniable pour ce titre qui est l’un des phares de la rentrée. Amateurs de fantastique brut de décoffrage n’hésitez pas un instant et jetez-vous sur ce roman, vous ne le regretterez pas « ! http://www.emaginarock.fr/2021/chroniques/livres/vertebres-morgane-caussarieu/

SY FANTASY

Attention !! Roman d’horreur addictif !! En 300 pages, Morgane Caussarieu balance un récit d’horreur terriblement accrocheur. Au programme, des chapitres courts pour mieux distiller une tension progressive, et un sentiment de malaise insidieux : un fils revenu, mais quelque chose a terriblement changé… D’où un journal intime qui fait génialement le boulot : c’est Sacha et Marylou qui vont se confier à nous… Le récit est très visuel, organique, violent, mais non dénué d’humour noir…quand le sang commence à couler dans cette histoire délicieusement frissonnante et jubilatoire à lire !On sent la maîtrise et la retenue quand ça part en vrille, parce que Morgane Caussarieu manipule le pouvoir de suggestion comme Papa King sait s’y prendre : montrer sans trop dévoiler, notre imagination fera le reste ! https://syfantasy.fr/critiques/vertebres/

JUST A WORD :

« C’est sur cette intrigue qui sent bon les années 90 que Morgane Caussarieu nous offre sa version personnelle de Stranger Things version Chair de PouleVertèbres est un pur roman-doudou, une Madeleine de Proust pour tous les enfants qui ont grandit dans les années 90. Morgane y revient sur un monde aujourd’hui disparu et qui tirera certainement quelques larmes aux nostalgiques des Pogs à la récré et de chansons de Roch Voisine. Sasha est une enfant de ces années-là, avec tout le bon et le mauvais que l’on en retire, des stéréotypes ultra-genrés aux sorties entre potes sur la plage en passant bien évidemment par une certaine culture geek alors en pleine ascension.
C’est l’ère pré-internet, où les copains sonnent à la porte des uns et des autres pour partir en virer, où l’on soigne son Tamagotchi du mieux que l’on peut et où l’on appelle son chien Mégazord.
Cette atmosphère parlera donc à tout une frange de lecteurs biberonnées aux Minikeums et aux jeux Megadrive.

(…) Car au-delà de la transformation des corps, de ce passage à l’adolescence où l’enfant devient parfois un « monstre » aux yeux des autres, la française dévoile la cruauté toute humaine d’un père ou d’une mère, des monstres qui s’ignorent et que le reste du monde ne voit pas avec autant d’évidence qu’un loup-garou qui se balade dans les rues de Vieux-Boucau. Chez Morgane Caussarieu, le monstre n’est jamais celui que l’on croit, il se terre, il se cache.
Et c’est là aussi où la française fait mouche, dans sa façon de rapporter les choses, un journal intime d’un côté, un récit-confession de l’autre. Des témoignages où la vérité n’est pas entière ou, du moins, elle l’est selon son autrice, pour se préserver parfois, pour garder une image qui n’est que celle que l’on souhaiterait voir clairement. Des petites divergences, des oublis sans importance mais qui changent quand même pas mal les évènements, prouvant que nous renfermons tous une part de mensonge lorsque l’on parle de soi, lorsque l’on témoigne du passé.

Morgane Caussarieu n’excuse pas les monstres, elle les explique, elle les dissèque entre deux tubes de Lara Fabian. Et c’est l’humanité qui en ressort à la fin, toute nue et blessée.

Roman-pulp ou roman-doudou, Vertèbres soigne son atmosphère au risque d’en devenir parfois étouffant. Heureusement, Morgane Caussarieu a plus d’un tour dans son sac et construit une fois de plus des personnages magnifiques, troublants et monstrueusement humains pour une lecture qui se dévore au moins jusqu’à la pleine lune ! »

https://justaword.fr/vert%C3%A8bres-e24b554db38

UN K A PART

QUOI DE NEUF SUR MA PILE :

« C’est le contraste entre les mots d’enfants de Sasha et ceux, pathologiques, de Marylou, entre la candeur naïve des enfants et la dureté implacable du monde qui les entoure au plus proche, entre les rêves simples de Sasha, Brahim et Jojo et la misère matérielle et morale des familles dans lesquelles ils évoluent, qui fait la force de ce roman réussi  » gromovar https://www.quoideneufsurmapile.com/2021/09/vertebres-morgane-caussarieu.html

LA MARE AUX LIVRES :

« Ça m’a fait du bien de retourner dans les années 90 avec ces gamins et plus particulièrement avec Sasha, tout en découvrant des monstres de tout poil, le tout assaisonné d’humour, de cruauté, d’horreur, de noirceur, et d’un naturel au charme fou ! J’ai adoré. »

BLASTPHEME

Je vais essayer d’en dire le moins possible, mais c’est un livre que j’ai littéralement dévoré, en une journée. Le rythme constant des points de vue entre Sasha et Marylou maintient le récit dans un dynamisme soutenu. Ces narrateurs ne sont pas toujours pleinement honnêtes avec eux-mêmes, ce qui occasionne des questions, du mystère qui va vous inviter continuellement à en lire plus. L’horreur monte graduellement, en on descend de plus en plus profondément dans le sordide, le malsain, le dégoutant, le désespoir. Car c’est un livre violent, parfois gore, qui vous mettra mal à l’aise et où la vertu peine à exister. Même l’innocence de l’enfance est corrompue, et de toute manière, elle finit par disparaître. « Vertèbres », c’est un roman habité par la rage, le mal-être, la frustration.
Pour ceux comme moi qui aiment décortiquer ce qui se cache sous la surface, j’ajouterai que le roman réussit à rendre son loup-garou (c’est sur la couverture, je ne spoile rien) crédible et frais alors même que la créature est vieille comme le monde. Ses caractéristiques sont originales, parfois assez surprenantes. Les thèmes classiques de la transformation du corps sont traités avec une savoureuse brutalité, tant sur le côté grotesque que sur le plan mental. Les fans de Cornenberg et Julia Ducourneau seront à la maison ! C’est aussi un excellent roman sur l’identité, ce qu’on est, ce qu’on veut être, ce qu’on veut donner l’impression d’être, ce que les gens pensent qu’on est, et ce qu’on est vraiment pour les autres. Tout ça barbottant dans un marigot de relations échelonnées par degrés de toxicité, du moins affreux au plus ignoble.
C’est une de mes meilleures lectures horrifiques de ces dernières années, à lire d’urgence.

FANTASTINET :

« …que ce livre est bon : au-delà du sentiment de nous réveiller sur nos travers de “pas de vagues” et de continuer dans les veines de ses précédents romans, Morgane nous replonge aussi à la fin des années 90 , avec ce petit aspect nostalgique que nous trouvons dans certains romans de Stephen King…Vraiment un très bon roman » Allan dupejirou

LES CRITIQUES DE YUYINE

« Feels like 90’s spirit. Oh quel kiff! Je suis enfin assez vieille pour voir le droit d’avoir une injection full nostalgie dans un livre. L’intrigue prend en effet place en 1997 (j’avais donc 8 ans) et nous fait côtoyer des gamins de 9/10 ans dont la vie quotidienne est ponctuée de tous ces détails qui font écho à mes souvenirs. Tamagotchi, Minikeums, carte Dragon Ball et pubs pour les Pitch parsèment le récit d’une bonne ambiance 90’s qui fait un bien fou. Non seulement ça fait écho à nos propres souvenirs, mais c’est aussi un excellent moyen de nous instaurer des personnages d’enfants innocents qui se retrouvent dans un vrai scénario Chair de pouleVertèbres est ainsi plein de fraîcheur, celle d’une enfance pas encore totalement foutue en l’air (mais sacrément malmenée quand même), celle d’une bande de copains qu’on pourrait comparer au club de Ça ou de Stranger things et qui semblent un peu seuls mais unis face au reste du monde. Cela n’empêche pas de conserver l’ambiance horrifique du roman, en bon hommage aux oeuvres cultes du body horror, et de nous offrir une intrigue captivante et frissonnante très réussie. » https://yuyine.be/review/book/vertebres

LIVRAISON LITTERAIRE

« Une nouvelle réussite pour ce roman de Morgane qui traite cette fois de la figure du loup-garou. Le format journal intime permet une entrée directe dans la psyché des personnages, qui nous réservent tout de même quelques surprises ! Un récit ancré dans les années 90 violent et hyper prenant. »

LE BIBLIOCOSME

« Bien que classique dans sa façon d’aborder le mythe du loup-garou, le roman de Morgane Caussarieu séduit à la fois par son dynamisme et son côté un peu « cru » mais aussi par la personnalité atypique de ses héroïnes, une petite fille qui se sent garçon et une mère hyper-protectrice. Le mode de narration choisi par l’autrice, qui alterne entre le « je » et le « tu », présente quelques limites mais se révèle dans l’ensemble réussi, notamment parce que la subjectivité de chacun des deux points de vue permet d’habiles retournements qui viennent changer le regard du lecteur sur certains personnages ou pans de l’intrigue.« 

AU PAYS DES CAVES DE TROLL

« L’autrice y parle de thématiques fortes et pas faciles comme la fin de l’enfance, la puberté et les transformations du corps, la parentalité et le genre.Vertèbres est ainsi un roman qui ne plaira pas forcément à tous mais que j’ai trouvé brillant à plus d’un titre, à commencer par son écriture. Morgane Caussarieu n’a pas son pareil pour parler de la fin de l’enfance, de l’enfance maltraitée et des monstres qui sommeillent en nous. » https://aupaysdescavetrolls.fr/2021/10/25/vertebres-de-morgane-caussarieu/

REVE GENERAL

L’écriture de Morgane Caussarieu est organique et l’alternance Shasha/Marylou instaure un bon rythme et une bonne tension, qui nous tient en haleine. Le livre est vite terminé sans qu’on s’en rendent vraiment compte. Il pourra en mettre mal à l’aise plus d’un/e même si ce n’est finalement pas le loup-garou qui est au centre de l’intrigue. La toute fin… c’était parfait « comme dans un Chair de poule » 😉 http://reve-general.fr/?p=8731

OMBRE BONES

Vertèbres est un roman fantastico-horrifique qui traite du mythe du loup-garou dans les années 1990. Un petit garçon de dix ans disparait pendant une semaine et revient profondément changé. L’autrice choisit de raconter l’histoire du point de vue de Sasha, dix ans également et meilleure amie de Jonathan (la victime) ainsi que de Marylou, la mère de Jonathan. L’alternance des points de vue et des narrations (un journal intime et une narration en « tu ») offre une certaine profondeur au récit crade et malsain, comme Morgane Caussarieu les écrit si bien. Ce n’est pas un texte à mettre entre toutes les mains toutefois je suis ravie d’avoir eu l’occasion de le lire d’une traite. https://ombrebones.wordpress.com/2021/11/26/vertebres-morgane-caussarieu/

DRAGON GALACTIQUE

Quand Vertèbres parle d’enfance, il s’agit d’une enfance en souffrance, celle des laissés pour compte maltraités par les adultes sensés les protéger. Une thématique récurrente chez l’autrice. Même le groupe de 3 amis façon Club des ratés dans le Ca de Stephen King a quelque chose de distordu, d’amitié un peu malsaine, un faux refuge.

Vertèbres n’est jamais manichéen. Il n’y a ni bon ni méchant, juste des êtres tous un peu monstrueux à leur façon, qui tentent de survivre face à leurs démons. Il se lit d’une traite, avec un besoin viscéral de tourner les pages, l’autrice excellant toujours autant à dévoiler une part sombre et un peu voyeuriste de nous-même. Le texte offre quelques passages savoureusement dégueulasse de body horror, sans non plus sombrer dans la surenchère. Dans une ambiance années 90 qui évoquera des souvenirs à celleux assez vieux (arg) pour s’en rappeler, Vertèbres décortique la métamorphose en loup-garou d’un petit garçon au travers du point de vue de sa mère et de son amie. Morgane Caussarieu dévoile le monstre en chacun de ses personnages avec nuance et acuité. Vertèbres se dévore d’une traite. Pour lecteur.ice averti.e.

SF ELFETTE

Un coup de coeur ! Un texte Diable Vauvert comme je les aime : tout sauf consensuel et qui remue pas mal de choses. Premier livre que je lis de l’autrice, Morgane Caussarieu. L’autrice n’épargne pas son lecteur, d’ailleurs, sur certains de ces questionnements. Pas mal de passages sont dérangeants, malaisants, que ce soit par les thèmes abordés ou par le tour qu’elle fait prendre aux événements. Je trouve que ces thèmes sont particulièrement à leur place dans un texte où il est question de loups-garous et de (non-)répression de nos pulsions, et questionnent ce qui nous pousse à agir ou à réprimer nos actes. Par ailleurs, j’ai beaucoup aimé la façon dont la figure du loup-garou est mise en scène, très différente de ce dont on a l’habitude. Le style de l’autrice fait partie, en plus du sujet, de ce qui m’a rendu la lecture addictive. 

L’IMAGINAERUM DE SYMPHONIE

« Quand j’ai commencé la lecture de ce livre, c’était « 2-3 pages pour voir », parce que j’avais un autre livre en cours. Ces 2-3 pages se sont transformées en « oh ! juste un chapitre de plus, ils sont courts ! », puis en « quoi ? je suis déjà à la moitié du bouquin ? ». Ce roman est très addictif, difficile de le lâcher une fois ouvert (à l’exception de quelques pauses forcées pour cause de scènes malaisantes), autant dire que je l’ai adoré, c’est probablement l’un des meilleurs romans du genre que j’ai lus depuis un moment. »

VERTEBRES SORT LE 7 OCTOBRE

Vertèbres, mon nouveau roman au Diable vauvert, bientot en librairie !

1997. Petite station balnéaire des Landes. Jonathan, dix ans, vient d’être kidnappé. On le retrouve une semaine après sur une aire d’autoroute. Sa mère peine à le reconnaître : bien des choses ont changé en lui, la plus déroutante étant l’apparition d’une vertèbre supplémentaire…

Morgane Caussarieu revisite les années 1990 comme Stephen King le faisait avec Ça pour les années 1960.
Entre Stranger Things et un Chair de poule pour adulte, culture horrifique débridée et métaphore sur la transformation du corps et la sexualité, elle signe son livre le plus ambitieux.

Revue de Presse Rouge Venom

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« un bad trip assaisonné à l’hémoglobine et à l’humour noir » FANTASY A LA CARTE

« si vous cherchez un cycle qui vous réconciliera avec le mythe du vampire, vous l’avez trouvé. » FANTASTINET

« je suis complètement « à crocs » » FAIRY STELPHIQUE

OMBREBONES

Attention, cette chronique a été écrite environ cinq minutes (d’accord, dix) après la fin de ma lecture. Elle déborde donc d’un enthousiasme totalement immodéré mais elle me plaisait bien comme ça. Je trouvais qu’elle rendait bien hommage au grain de folie de l’autrice et qu’elle collait au texte. Du coup, pardonnez moi d’avance ! Allez, on va stopper tout de suite le suspens: J’ai adoré du début à la fin. Quel kiff, disons le clairement, de retrouver ces personnages que je côtoie maintenant depuis juillet 2017. Morgane Caussarieu m’a rendue aussi accro que JF aux bains de sang ! Rouge Venom est la suite directe de Rouge Toxic et se place dans le même univers que Dans les veines et Je suis ton ombre. On y retrouve d’ailleurs certains personnages, notamment mes deux chouchous, JF et Gabriel. La Red saga (marque déposée, non je déconne 😉 ) peut se lire indépendamment des deux textes édités chez Mnemos mais ce serait une grave erreur de les bouder. Même si l’autrice place des rappels et des références, je pense qu’on ne peut profiter pleinement de Rouge Venom qu’à condition de connaître les histoires racontées dans dans les précédents romans, ce qui était moins le cas avec Rouge Toxic. https://ombrebones.wordpress.com/2019/04/24/rouge-venom-morgane-caussarieu/

FANTASY A LA CARTE

parlons d’addiction puisqu’il est question de cela dans ce roman. Voici un sujet qui touche souvent de très près les adolescents. En mal de sensation fortes, en quête d’identité, ils sont les premiers à se mettre en danger pour exister. L’addiction dans ce livre prend bien des formes : au sang, à l’alcool, à la drogue, à l’amour ou au sexe. Elle est d’ailleurs aussi dangereuse pour la victime que pour le bourreau. Car au bout du compte les vampires en font souvent les frais. A vouloir trop de sang, ils trouvent parfois la mort de manière définitive. En tout cas, c’est là-dessus qu’a tablé le savant fou de père de Barbie pour mettre un terme à ce fléau. Morgane Caussarieu signe un nouveau roman qui parlera autant aux adolescents qu’aux adultes. Rouge Venom est une nouvelle claque littéraire qui nous entraîne dans un bad trip assaisonné à l’hémoglobine et à l’humour noir. Un conseil, ayez le cœur bien accroché ! 
AU PAYS DES CAVES DE TROLLS
Le récit va à 100 à l’heure, avec un humour noir décapant et une multiplicité de points de vue. Les gentils vampires, ça n’existe vraiment pas! https://aupaysdescavetrolls.wordpress.com/2019/05/16/rouge-venom-morgane-caussarieu/?fbclid=IwAR0CKUEOdmIJkhVqYNdTLNtRlSfyQdVtE-DUDzFgwvFwllpt2DC6P_I5s8g
MAUDE ELYTHER

Suite directe à Rouge ToxicRouge Venom propose un nouvel opus tout aussi addictif. Sans temps mort, il met en avant le côté prédateur des vampires, dans un univers undergroundgluant et oppressant qui nous emmène dans plusieurs pays, sur les traces d’un vampire originel, le tout ponctué par diverses crises existentielles de ses personnages.Morgane Caussarieu joue aussi avec les clichés, au point que ses lecteurs déprécient son héroïne, Barbie, sont déçu.e.s par Faruk version loque, et apprécient JF, le misogyne décadent… si ce n’est pas renverser les clichés ! Loin de Twilight et des romans qui ont inspiré les films (nous sommes bien plus proches du roman Âmes perdues de Poppy Z. Brite – pour public averti), l’auteure nous livre son univers underground et nous fait aimer, voire adorer, les « méchants » vampires. Exit le vampire pailleté (pour le bonheur de nos yeux), place au prédateur drogué au sang.http://maude-elyther.over-blog.com/2019/05/morgane-caussarieu-rouge-venom-tome-2-editions-actusf-collection-naos-mai-2019.html

 

FAIRY STELPHIQUE

💉Sang-Control

Quelle joie de retrouver Barbie et Faruk, le couple maudit! Le sang toujours au centre de leur relation, et le désir plus fort que tout…Nous les avions laissé avec Rouge Toxic, dans une passion débordante avec moult secrets et hémoglobines éparpillés aux quatre vents, sans compter les cadavres exsangues dans les recoins de rues sombres. Mais l’attirance et toujours là, et il semblerait que Emma, la surdouée de la seringue, est trouvé une solution pour les amants, afin qu’ils puissent vivre leur amour dévorant. Mais qui peut véritablement arrêter l’amour ou la soif du sang? Qui peut sincèrement déjouer les plans des vampires centenaires, malins et sans conscience, méchants et retors? Peut-on contrôler l’appel du sang? Avec Rouge Venom, nous allons voir que la mission est quasi impossible pour notre plus grand plaisir!

Je t’abandonne le monde, dévore-le comme bon te semble.

💯 % Venineux

Morgane Caussarieu inverse la tendance avec son héroïne Barbie. C’est maintenant les vampires qui n’ont qu’à bien se tenir! Mais on le sait très bien, ça, ils ne savent pas le faire! Plus dynamique, plus rougeoyant, plus trash, ce deuxième tome m’a vraiment conquise! Du fait, d’avoir plusieurs voix aux chapitres, cela donne plus de perspectives et de rebondissements. J’étais complètement accro de leurs émotions contrariées, de leurs humeurs venimeuses, de leurs folies sanglantes. J’ai dévoré ce livre et j’attends une suite avec une certaine impatience, car il semblerait que j’ai attrapé le virus Caussarieu. Le virus Morgane Caussarieu! Talentueuse, sensible, irrésistible, elle réinvente le mythe vampirique avec une originalité indécente, et met à mal nos pauvres cœurs. Je ne suis pas sûre qu’il va s’en remettre, mais c’était le risque à prendre: à la fin, on est mordus! Comme ça, vous êtes prévenus!

Normal, je suis irrésistible, et je dis cela sans fanfaronner. La plupart des gens tombent amoureux de moi, c’en est même lassant. Je ne fais pas grand-chose pour, juste, ça arrive.

❤️Passion Rouge

J’ai adoré retrouver et rencontrer de nouveaux vampires. Morgane Caussarieu fait des clins d’œil à ses romans précédents et c’est toujours agréable de revoir nos monstrueux vampires chouchous, notamment Gabriel…J’ai été aussi complètement sous le charme de Ai-apaec , il m’a fasciné avec tout cet esprit autour de la grotte et de l’art. C’était extraordinaire de mélanger la puissance intemporelle d’un lieu avec la beauté transcendante de la sculpture. C’est le plus beau passage de ce deuxième tome, parce que sinon, c’est juste poisseux de sang et complètement déjanté. Mais c’est pour cela que je peux vous confier un petit secret: je suis complètement « à crocs » de cette saga fantastique, addictive et passionnante. C’est tout l’effet Rouge Venom: je suis infectée!

Rouge Venom, Morgane Caussarieu.

LES LIVRES DE ROSE

Être dans la tête de JF s’est révélé être une expérience particulièrement détonante, drôle et divertissante ! C’est un personnage totalement amoral (selon les critères de notre société en tout cas) et déchanté ! Il ne pense qu’à son plaisir et à assouvir sa soif de sang (si possible de la façon la plus cruelle et sanguinaire qui soit). À côté, c’est vrai qu’Emma est légèrement plus ennuyeuse, bien trop prude et sage ; je rejoins entièrement l’avis de JF là-dessus ! J’ai tout autant apprécié Faruk que dans le premier tome, bien qu’il m’ait un peu perdue au début. (…) En dehors de l’intrigue générale, le début du récit m’a quelque peu déstabilisée. La relation entre Faruk et Barbie m’a semblé bizarre et plus superficielle/compliquée que dans mes souvenirs. Cependant, après les événements de la fin de Rouge Toxic, difficile qu’il en soit autrement ! C’est juste que la transition ne s’est pas totalement faite sans mal pour moi. J’ai, pour cette raison, trouvé toute la première partie un peu longue et lente… mais d’un autre côté, plus que nécessaire et justifiée ! Disons que, sans vous spoiler, la situation est tendue et malaisante. Dès le départ, ça se sent gros comme une maison que tout ça est « trop beau » (selon les points de vue, bien entendu, et en apparence, seulement) et ne va pas durer ! La calme avant la tempête en somme ! Et de façon un peu sadique, j’avais envie (et je pense que cette envie est clairement voulue et en partie créée par l’auteure) que ça explose enfin, que quelque chose vienne rompre ce fragile équilibre, que le sang gicle et que les cadavres s’entassent à nouveau…Je n’attendais que ça (et pourtant je ne suis pas du genre à aimer le gore et le sanglant, loin de là !). Vous l’aurez donc compris, si le début m’a frustrée et déstabilisée, d’une certaine manière, c’était pour la bonne cause. En bref, si vous cherchez un roman vampirique qui se dévore et met en scène des buveurs de sang un peu cinglés et sans pitié, Rouge Venom est fait pour vous (en commençant par Rouge Toxic, bien sûr). C’est un titre classé en Young Adult, toutefois, l’auteure ne prend pas pour autant de pincettes ; c’est loin d’être une petite histoire mignonne et gentillette ! C’est drôle (enfin,  il faut aimer l’humour cynique et un « brin » malsain) et sanglant à souhait. https://leslivresderose.wordpress.com/2019/06/23/rouge-venom-de-morgane-caussarieu/?fbclid=IwAR0dY1Ep85s9t5dTeEWCBk-p2wX8YI2gWhkklGj7ojvNdc8cM4C2EqQOM30

LA PLUME OU LA VIE

C’est avec Rouge venom que s’achève ma rencontre avec Faruk, Barbie et les autres personnages. Globalement, j’ai apprécié cette lecture qui ne laisse aucun temps mort au lecteur. Les protagonistes – un peu paradoxalement – sont pleins de vie et vraiment bien construits et très réalistes. Chacun possède son propre langage, sa propre voix et ses réactions. Un véritable tour de force de l’auteure dont j’avais déjà remarqué la plume.J’ai un peu moins apprécié le protagoniste de Barbie. Entre le tome précédent et celui-ci, elle grandit et prend de l’assurance. Mais j’ai décidément eu du mal à m’attacher à ce personnage. Elle possède un je-ne-sais-quoi de pseudo-rebelle qui m’a vraiment agacée. Ça arrive, et c’est peut-être le signe que le personnage est bien construit !Fait qui avait attiré mon attention lors de la lecture d’autres textes de Morgane Caussarieu : elle ne laisse aucun répit à son lecteur et l’entraîne dans une chaîne d’actions ininterrompue. Résultat, on ne voit pas le temps passer et lorsque j’étais plongée dedans, ma lecture de Rouge venom a été très rapide.Paradoxalement, j’y ai trouvé quelques longueurs et échanges de trop entre les protagonistes qui m’ont fait poser mon livre. Mais tout s’emballe dans la seconde partie du roman, lorsque les protagonistes entament une quête digne de La Reine des damnés d’Anne Rice. En plus moderne, incisif et nerveux, grâce à la plume de Morgane Caussarieu. https://laplume-ou-lavie.fr/index.php/2019/06/26/rouge-venom/

FANTASTINET

Rouge Venom de Morgane Caussarieu

Rouge Toxic est le quatrième volume à se dérouler dans l’univers vampirique de Morgane Caussarieu. Après Je suis ton ombreDans les veines et Rouge Toxic, nous retrouvons les personnages de l’autrice, Barbie en tête, dans la suite directe du précédent paru un an plus tôt aux Editions ActuSF là aussi.

Si vous n’avez pas tout suivi, ce n’est pas très grave, Morgane va vous accompagner pour vous remémorer tout cela au fur et à mesure du récit mais pour faire simple, c’est le bordel !

Si vous n’aviez pas compris que les vampires n’étaient pas gentils, vous le verrez une fois de plus au travers notamment de JF a qui l’ont doit la mémorable citation que vous trouverez juste en dessous.

C’est dans ta culture de bouffer du cochon. Ben c’est dans ma nature de siphonner des pétasses ! J’comprends pas pourquoi tu balises dès que j’me tape un cou, alors que tu t’envoies du sauciflard, peinarde.

La jeune femme doit continuer à faire avec sa nature de tueuse de vampires (pas tout à fait comme Buffy comme vous pourrez vous en rendre compte), tout en vivant un amour avec Faruk, vampire cherchant à fuir sa nature… La cohabitation donc de Barbie la tueuse de vampire, de Faruk le vampire en quête de rédemption, d’Emma la scientifique vampire qui cherche à guérir le mal vampirique et JF qui reste JF est donc particulièrement complexe et on se demande qui craquera le premier…

Et puis arrive Gabriel, que vous avez déjà pu croiser dans  Je suis ton ombre qui va tenter de faire basculer cette tension dans la sens qui l’intéresse, dans l’espoir de retrouver un pouvoir qu’il a perdu….

Comme je vous disais, un beau bordel…

Et Morgane nous trimbale de personnage en personnage, avec des chapitres courts, à la première personne, qui vont nous permettre de plonger littéralement dans l’esprit des personnages, dans leurs craintes et leurs espoirs.

C’est l’histoire de Barbie, résultat d’une expérience de son père, destinée à sauver le monde de l’engeance vampirique. Une jeune femme perdue entre ses sentiments et son devoir, ne cherchant finalement qu’à retrouver aussi une vie normale. Ce sera aussi l’histoire des vampires, de leurs origines qu’ils essaieront de retrouver et de comprendre.

Un roman classé Young Adult, paru chez Naos donc qui peut se lire indépendamment des deux romans paru chez Mnemos, mais j’avoue que je pense plus difficile de ne pas lire le premier pan Rouge Toxic

Donc, si vous cherchez un cycle qui vous réconciliera avec le mythe du vampire, vous l’avez trouvé.

LIVRAISON LITTERAIRE

Alors qu’elle était plutôt passive dans le premier tome, Barbie commence à prendre les choses en main. Elle sent qu’elle a une emprise sur les vampires, mais n’est pas encore tout à fait prête à tuer pour survivre. Elle va petit à petit sortir de sa chrysalide et éclore pour devenir une jeune femme forte à qui on ne dicte plus sa conduite, et ça, c’est top ! Au contraire, j’ai trouvé que Faruk, bad boy charismatique dans le tome 1, devenait de plus en plus transparent, comme si le manque de sang humain le rendait fade. On n’efface cependant pas des siècles de crimes en deux mois et sa nature profonde refait parfois surface, pour le plus grand plaisir du lecteur. J’ai eu un peu plus de mal avec leur histoire d’amour dans ce tome, à laquelle j’ai vraiment eu du mal à croire.

J’avais beaucoup aimé dans le tome précédent qu’on se limite aux points de vue de Faruk et Barbie. Ici, chaque personnage a droit à au moins un chapitre. Si cela nous permet de mieux comprendre les aspirations et intentions de chacun, certains chapitres (ceux de Gabriel, JF ou Maman Gédé) avaient beaucoup de saveur, mais d’autres en manquaient (ceux d’Emma ou de l’ancien) à mon goût. Ne parlons pas de ceux de Jay, personnage que je n’aimais pas du tout et dont le parler m’énervait au plus haut point. xD

Une bonne suite à Rouge Toxic : une quête qui va demander de nombreux sacrifices (surtout humains :p), des vampires délurés et assoiffés de sang et de sexe, une Barbie tout aussi attachée à l’hémoglobine, et le retour de mon personnage préféré dans l’univers vampirique de Morgane : Gabriel. Mon seul regret étant la passivité du duo central l’un envers l’autre. Même si c’est un roman Young Adult, âmes sensibles s’abstenir ! https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2019/06/27/rouge-venom/?fbclid=IwAR19R1NBWX4USJ7KrgV4eeZ4pHPHTGIqFf0XWFRcd6A-cArHii3oYXXOr8g

POLAR ZONE LIVRE

Pourtant, cette nouvelle lecture laisse un petit goût d’inachevé : la faute à une intrigue qui fait un peu du surplace. Si on aime lire les différentes pérégrinations des personnages qui côtoient la jeune Barbie, il est dommage que cela stagne un peu trop… On ne s’ennuie pas certes, mais un peu d’action (comme elle sait si bien les écrire) aurait bienvenue un peu plus souvent dans le récit. Qu’à cela ne tienne, fort heureusement, la dernière partie du livre se montre à la hauteur de la réputation de l’écrivaine qui manie le sang et la tuerie comme personne. Jean Marc Volant https://polar.zonelivre.fr/morgane-caussarieu-rouge-venom/?fbclid=IwAR3gDKHV_OggbLMEqBHIM2iUSE_pNDQ6lRJ4qToEhNVo-OBtlvbNRHyyk-4

LES PIPELETTES EN PARLENT

J’avais passé un bon moment avec Rouge toxic, j’en avais trouvé l’histoire amusante et se jouant des clichés. Je n’ai donc pas trop tardé pour découvrir la suite, Rouge venom, à sa sortie. Malheureusement, ça ne s’est pas aussi bien passé que la première fois…Ça a mal commencé avec la première partie. On y retrouve Barbie et Faruk qui partagent un appartement à la Nouvelle-Orléans avec JF et Emma. Barbie fait la gueule, Faruk essaie de rester sobre et JF tente de le dévoyer en provoquant tout le monde, Emma continue, elle, à travailler sur son sérum. Je n’ai pas compris leur ménagerie, et pire j’avais l’impression de me retrouver dans un vaudeville, et pas un bon.Cela s’arrange lorsque les choses commencent à bouger, à l’arrivée de Jay notamment, puis lors de leur recherche du premier vampire. L’histoire devient alors plus prenante et intéressante. Noire aussi, l’hémoglobine coule à flot, les gentils ça n’existe pas et tout le monde veut tuer tout le monde. L’absence d’humour ne permet pas d’alléger l’ambiance poisseuse, et c’est bien là ce qui m’a le plus manqué. Je n’ai pas retrouvé cette touche décalée et humoristique que j’avais tant apprécié dans le premier tome.Concernant les personnages, Morgane Caussarieu multiplie cette fois les points de vue et accorde à chacun son temps de parole. Si cela permet de dynamiser le récit, en le rendant très vivant et rythmé, j’avoue n’en avoir apprécié aucun. J’ai eu beaucoup de mal avec la voix de Jay et son parler « djeuns », heureusement ce n’était pas tout le temps comme ça. Mais j’ai trouvé Barbie insupportable, Faruk apathique, et Emma à côté de ses pompes. Seuls JF et Gabriel étaient un peu plus moteurs, mais ils n’ont aucune morale…Globalement, je ressors déçue de Rouge Venom car je n’y ai pas retrouvé le plaisir et l’amusement du premier tome. J’ai toutefois apprécié la fin que j’ai trouvé cohérente, avec un certain côté désespéré et fataliste que j’ai apprécié, paradoxalement.https://lespipelettesenparlent.com/2019/09/rouge-venom-morgane-caussarieu/

 

Revue de presse Techno Freaks

« COMME IL Y A EU LE POLARD SUÉDOIS, LE FEEL GOOD BOOK, MAINTENANT IL Y A UN NOUVEAU GENRE : C’EST LE ROMAN DE TOXICOMANE BERLINOIS. C’EST UN PHÉNOMÈNE DE SOCIÉTÉ. MOI CE QUI ME PLAIT LA-DEDANS, C’EST QUE CES JEUNES LA AU MOINS ILS TUENT PERSONNE, A PART EUX-MÊME. » Frédéric Beigbeder, Le Masque et la Plume, France Inter.

BERLIN L’ENCHANTEUR. DES ANIMAUX NOCTURNES ERRENT EN QUÊTE D’EXTRÊME DANS UNE VILLE HALLUCINÉE. LA RÉALITÉ SE BROUILLE SOUS L’EFFET DE LA DROGUE ET DE LA MUSIQUE. UN VRAI PARADIS DE SCIENCE-FICTION, Lire, Sept 2018

AMORALITE, AUTODESTRUCTION, MORGANE CAUSSARIEU PARVIENT A FAIRE SURGIR UNE FORME DE POESIE DE LA FANGE. Paris la douce

HUNTER S THOMPSON, HUXLEY, B. E. ELLIS, IRVIN WELSH, ET MAINTENANT MORGANE CAUSSARIEU, UN NOUVEAU LIVRE MONUMENT SUR LA DROGUE ET LES FASCINATIONS QU’ELLE SUSCITE, Un dernier livre avant la fin du monde.

CAUSSARIEU RACONTE UNE VILLE QU’ELLE AIME ET DES PERSONNAGES DONT ELLE CONNAIT LES ARCHÉTYPES AVEC TENDRESSE, COMPASSION ET TRISTESSE, Quoi de neuf sur ma pile ? 

C’EST LE ROMAN CRÉPUSCULAIRE DE LA FIN ANNONCÉE D’UNE EPOQUE, D’UNE PARENTHÈSE ENCHANTÉE. DES L’INCIPIT ON LE SAIT : « BERLIN C’EST PLUS COMME AVANT… », appuyez sur la touche lecture. 

Frédéric Beigbeder, au MASQUE ET LA PLUME, sur France Inter :

« comme il y a eu le polard suédois, le feel-good book, maintenant il y a un nouveau genre, c’est le roman de toxicomane électro-berlinois. Il y a eu Oscar Coop-Phane qui a fait Demain Berlin en 2013, Anne-Laure Jaeglae Demande à la nuit, il y a deux ans je crois, et là Techno Freaks, de Morgane Caussarieu au Serpent à plumes, un livre sur des jeunes qui fuient la réalité dans la danse, l’électro au Berghain, cette espèce d’usine techno à Berlin. (…) C’est un phénomène de société. Moi ce qui me plaît là-dedans c’est que ces jeunes là, au moins ils tuent personne, à part eux-même, et il y a ce dérèglement de tous les sens cher à Arthur Rimbaud qu’on nous enseigne à l’école » (à 51:47 min de l’émission) https://www.franceinter.fr/emissions/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-14-octobre-2018?fbclid=IwAR2aLgZKX4upytewPDHegwfy0NYJDgPdQWcmtg3qCFL9HCrU2eoMm2TtMsA

LIRE, rentrée littéraire, septembre 2018

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UN DERNIER LIVRE AVANT LA FIN DU MONDE

Morgane, habitant à Berlin, nous raconte ses marges, dans toutes leurs splendeurs et leurs décadences. Au delà d’une série de portrait de Freaks junkie, c’est le portrait d’une société qui est dépeint. Celle du divertissement toujours plus extrème, de l’instantané et du plaisir immédiat. Celle aussi d’une fuite à tout prix. D’un combat contre un monde qui ne sait gérer ses personnalités différentes. Un monde où la drogue est omniprésente, et son dosage fondamental. Sombre, violent, le roman de Morgane Caussarieu n’en est pourtant que plus fort. Une écriture et une ambiance viscéral, coup de poing, comme un cri de révolte contre la société policé qui mène certain·e·s à une autodestruction assumé. Hunter S. Thompson, Huxley, Bret Easton Ellis, Irvin Welsh, et maintenant Morgane Caussarieu, un nouveau livre monument sur la drogue et les fascinations qu’elle suscite. https://www.undernierlivre.net/morgane-caussarieu-techno-freaks/?fbclid=IwAR2xzfLJnFu2NiTQx7E4sKOrmpmv6CLbm-si3JCyhoJ3trMX5J5k6g_ylxs

PARISLADOUCE

Objet littéraire débridé, Techno Freaks entraîne le lecteur dans un Berlin à la marge, de clubs mythiques en squats, en lieux artistiques underground. Morgane Caussarieu promène son regard lucide et empathique sur cette scène de la contre-culture et de la démesure. Abordant de manière frontale le dérèglement des sens, les pulsions de mort et de vie qui animent les ombres de la nuit, elle expérimente sans filtre à l’instar de ses personnages. De scènes malsaines en situations extrêmes, elle joue sur l’effet d’attraction-répulsion pour mieux explorer un phénomène de société guetté par l’uniformisation. Alors que les codes alternatifs se banalisent et deviennent mainstream, les humanités blessées qu’elle décrit tentent d’aller toujours plus loin pour se démarquer mais semblent dans un mouvement contradictoire toujours se plier aux codes de la tribu alternative.
La plume est incisive, le réalisme cru, la limpidité du verbe paradoxale. Trois jours, heure par heure, un week-end à Berlin, de before en after, Morgane Caussarieu sur les chemins de l’impossible transcendance suit les montées au paradis, les descentes aux enfers. Cette exploration immersive permet à la romancière de raconter la ville et les gens. Elle dresse une galerie de portraits, personnages excessifs qui se révèlent des véritables stéréotypes à la dérive, reflets d’une société d’apparence et de consumérisme. Happés par une sorte de sortilège délétère, leur énergie se change en léthargie au contact de la nuit berlinoise. Sans tabous, ils cultivent une image flatteuse d’eux-mêmes afin de nier la réalité sinistre des tourments intérieurs, des addictions, des maladies. Ils sont les symptômes visibles d’une société malade d’elle-même.
Amoralité, autodestruction, érotisme déviant, Morgane Caussarieu parvient à faire surgir une forme de poésie de la fange. Il y a beaucoup d’empathie dans sa façon d’approcher ces freaks, enfants perdus, et une forme de tristesse aussi dans le constat de ces talents dilapidés. Fuite en avant au rythme effréné des bpm, Techno freaks est un roman nihiliste porté par un désenchantement électrique et brutal, un fatalisme percutant.

QUOI DE NEUF SUR MA PILE

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« Techno Freaks« , dernier (et court) roman de la berlinoise d’adoption Morgane Caussarieu, raconte un week-end typique dans le Berlin alternatif, vécu par des membres « typiques » du milieu. Telle un Howard Becker de la techno en pleine observation participante, Caussarieu livre un texte nerveux et incisif qui peut se lire autant comme un roman que comme une monographie. Berlin, les clubs, c’est fondamentalement la techno, les performances, les sets des DJ réputés, les looks travaillés au millimètre. C’est ce que sont venus y chercher Goldie, Dorian, Jojo, Momo, Queen Bee, Beverly Gore, Nichts, Opale, etc., accourus de toute l’Europe pour être à l’épicentre alter de l’Europe. Trouver la fête alter, et en même temps la gloire, dans le cinéma, ou les sets, ou le body art. Problème, si la fête était facile à dénicher, pour la gloire on attend toujours. Car pour ces personnages essentiellement narcissiques, le bon moment viendra toujours plus tard.
En attendant, et pour certains depuis un bon moment, Berlin c’est bosser en call center pour Ipsos, ou toucher – en grugeant un peu – le RSA, voire faire du porno amateur pour financer la protection des renards.
Puis il y a le week-end. En moins de 200 pages, Caussarieu raconte un week-end normal dans le milieu. Trois jours de fête ininterrompue de vendredi soir à lundi matin. Trois jours sans dormir. Trois jours embedded dans les clubs les plus en vue alors qu’on les trouve pourtant de moins en moins légitimes. Trois jours de beaucoup de sexe, de beaucoup de drogue (kétamine et GBL notamment), de beaucoup de musique, de beaucoup de danse, mais surtout de beaucoup de paraître. Car, dans le milieu, le paraître est une ressource, le capital de visibilité une monnaie. Être connu, avoir le bon look, la bonne attitude, c’est avoir accès aux meilleurs plans, être sur toutes les guest lists, accéder aux meilleurs dealers. Okette. Mais pour l’action et la gloire, ça sera toujours plus tard.
La fête berlinoise est une sorte de tunnel dans lequel on va toujours plus loin vers l’avant et dont il est difficile de sortir. On est chaque semaine un peu plus loin d’être en état de faire quelque chose de significatif, si ce n’est changer de sexe (juste pour voir) ou se trépaner soi-même pour apaiser son tourment intérieur. D’objectivable, on ne ramène souvent que le VIH ou des narines défoncées. Avec « Techno Freaks« , Caussarieu raconte une ville qu’elle aime et des personnages dont elle connaît les archétypes avec tendresse, compassion, et tristesse.
Tendresse pour le lieu, compassion pour l’humanité blessée de ceux qui le vivent, tristesse pour tous ces destins en stase qui n’auraient d’avenir possible que dans une fuite loin de la ville. https://www.quoideneufsurmapile.com/2018/07/techno-freaks-morgane-caussarieu.html

Un K à part 

Roman court et dense, chapitres nerveux presque heure par heure, le rythme soutenu colle au thème de la fuite en avant. Un genre de 24 Heures Chrono mais en bien mieux, très immersif, sans facilités d’écriture (…) Ce roman est excellent. Une de mes lectures les plus marquantes de l’année 2018. L’histoire en elle-même n’est pas importante, prétexte pour raconter autre chose : Berlin et surtout les gens. Et je parle bien de gens, pas de personnages qui se limiteraient à une galerie pittoresque de gueules hautes en couleur. A travers eux et leur monde, le portrait plus global d’une société qui part en vrille. Pas juste les freaks – qui ne représentent jamais que le symptôme visible – mais l’ensemble du monde. Si Goldie, Opale, Dorian, Nichts et les autres créatures de la nuit n’avaient été que des personnages, j’aurais apprécié le bouquin sans plus. (…) Caussarieu les fait vivre, dépasser le caractère de papier, en leur injectant une dose d’humanité XXL. Difficile de dire à quoi ça tient, un mélange entre le style, le vocabulaire, la connaissance du sujet, un état d’esprit, autant dire le fond et la forme, avec quelque chose en plus, me demande pas quoi. Toujours est-il que tu es avec eux dans le bouquin. Sur les lieux. Dans leur tête. A Berlin. Berlin, capitale underground et alternative, pour combien de temps encore ? Pression immobilière, gentryfication, boboïsation, hipsterisation… Dès les premières pages du bouquin, le constat de Goldie sur les codes du milieu où elle évolue ne laisse aucun doute sur l’uniformisation à l’œuvre : quand tout le monde est tatoué dans le même style, le tatouage a-t-il encore valeur de marque distinctive ? Idem pour ces punks mentionnés plus loin, qui “exigent le droit à la différence en ne vivant qu’entre gens qui se ressemblent”. Quand l’underground fonctionne sur la base du paraître, des boîtes avec pignon sur rue, des DJ à la mode, des listes d’invités, sur le même schéma que les réceptions de l’ambassadeur, il en reste quoi de l’alternatif ? Chaque personnage du roman reflète ces contradictions des freaks. Se démarquer de la norme et du conventionnel. Se retrouver seul, donc paumé. Trouver d’autres freaks, les intégrer, se plier à leurs codes. Parce que, toutes contre qu’elles soient, les contre-cultures forment elles aussi des groupes sociaux avec leurs règles. Une fois dedans, essayer de se réaffirmer, de se démarquer… mais pas trop sous peine d’exclusion. Funambulisme perpétuel entre l’individualité et l’appartenance à une tribu.

APPUYEZ SUR LA TOUCHE LECTURE

Car, si « Techno Freaks » est un roman nocturne, forcément nocturne, même s’il y a des plages diurnes, mais qui sont moins enfiévrées, c’est aussi, et peut-être d’abord un roman crépusculaire. Parce que c’est le roman de la fin annoncée d’une époque, d’une parenthèse enchantée. Dès l’incipit, on le sait : « Berlin, c’est plus comme avant »…
Cette espèce de monde parallèle est en train d’être grignoté par la normalité. Pire, par la mode. Les clubs favoris des personnages sont en train de doucement quitter l’underground, fréquentés par un public plus mainstream, pire par les hipsters, les bobos, aïe, on revient au jargon sociologique de comptoir, désolé…
Mais, c’est un fait : les monde des clubbers devient tendance, on s’y précipite, on s’y encanaille, et on dilue sa puissance. Les habitués, ceux qui ont deux métiers, « le sien et clubber », ou qui ne sont que clubber, par vocation, vont devoir supporter ceux qui viennent parce que c’est bien, parce qu’on en parle sur Trip Advisor ou dans quelques magazines troooop hype… Et, avec tous ces mouvements, se profile la gentrification de quartiers jusque-là oubliés, mais qui recèlent une valeur aux yeux de certains requins, promoteurs ou politiques. La gentrification aussi comme un grand feu purificateur pour débarrasser la ville de ces squats qu’on a tolérés un temps, mais qui font tache, maintenant. Certains lieux évoqués par Morgane Caussarieu dans « Techno Freaks » n’existent d’ailleurs plus, évacués lors d’interventions policières spectaculaires, et fermés en attendant la destruction inévitable… Bientôt, de beaux immeubles de standing destiné à une population bien comme il faut se dresseront là où les clubbers vivent, effaceront ce mode de vie alternatif, qui renaîtra ailleurs, et ainsi de suite. Non, Berlin, c’est plus comme avant, nous dit Morgane Caussarieu en nous expliquant pourquoi et comment. Mais, elle nous en offre une photographie qui rendra ces lieux inoubliables et ces heures immortelles. Qui fixera pour toujours l’existence des Goldie, Beverly Gore et Opale, entre autres, et de tous ceux dont elles s’inspirent. En attendant de les voir briller dans d’autres villes trop cool, d’autres places to be encore à imaginer. https://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.com/2018/09/a-berlin-on-privilegie-la-futilite-on.html

OMBREBONES

Ce roman ne laisse pas indifférent. En partie grâce à la plume maîtrisée de Morgane Caussarieu, toujours aussi travaillée sur la musicalité de son texte. Ici, on ressent presque le beat de la techno perpétuellement en fond. Elle choisit toujours le bon mot pour exprimer son idée, évoque ses thématiques avec justesse, sans en faire trop. Et c’est rare, quand ça concerne des milieux hardcores comme ceux de la drogue ou de l’underground. On sent que c’est son univers à elle, qu’elle y a participé, c’est presque un témoignage. Je sais que l’underground berlinois existe mais j’ai eu l’impression de pénétrer dans un autre univers, si différent du mien au point qu’il en devient fantastique, imaginaire, surnaturel. (…) en refermant le bouquin sur la dernière page je me suis dit… Waw. D’accord. C’est dingue. Il est à côté de moi pendant que j’écris cette chronique et je le regarde comme une bête curieuse, une ouverture vers un ailleurs fascinant et malsain. Tentant et repoussant.Est-ce que j’ai aimé? Oui. Oui, parce que j’adore qu’on me malmène, qu’on me présente des protagonistes que la vie n’a pas épargné, des anti-héros, des gens normaux, finalement. Dans leur propre normalité. Des cassés. Des brisés. Ça me parle et c’est ça que je recherche. Mais ce livre ne peut pas se résumer à un « j’ai aimé » ou pas. Il appartient sans conteste à ces romans pour qui on répond toujours: c’est plus que çaBref, lisez Techno Freaks. Et lisez Morgane Caussarieu. https://ombrebones.wordpress.com/2018/09/20/techno-freaks-morgane-caussarieu/

LE PHOTOPHORE

Morgane Caussarieu dépeint avec brio les nuits folles berlinoises qui attirent le monde entier depuis de nombreuses années. Dès les premières pages, nous sommes embarqués dans les boîtes plus ou moins mythiques de la capitale allemande où les Français se retrouvent. Les allers-retours incessants entre les toilettes et la piste de danse mettent en lumière un univers bancal où l’amour de la musique, de la « déconnexion » s’entremêle avec la présence addictive de drogues.A la façon de Enter the Void, le lecteur a souvent le coeur retourné mais parvient malgré tout, à garder toute sa lucidité. Génial! Voici une jeune auteure qui mérite d’être connue ! https://lephotophore.org/2018/09/01/lecture-techno-freaks-de-morgane-caussarieu/

AGATHE THE BOOK

L’habit ne fait pas le moine. Pour le motif « délit de couverture », il est évident que je n’aurais jamais acheté ce roman, son design contrastant fort avec mon feed fleuri de jeune maman. Mais le Serpent à Plumes me l’a recommandé et je l’ai lu sans m’ennuyer une seule seconde. Au contraire ! J’ai pénétré cet univers électrique avec avidité, curieuse de ce monde inconnu et que je ne connaîtrai sans doute jamais, car à moins d’un grand malentendu je pense que je n’irai jamais sniffer de la kétamine dans les boites berlinoises…Pendant trois jours, du vendredi ou lundi matin, plusieurs français expatriés à Berlin vont faire ce qu’ils surnomment « le marathon de la drogue » : tenir sans dormir en dosant savamment leurs différentes substances afin de danser sans s’arrêter sur de l’électro. Enchaîner les lieux de la défonce, les boites gay, acheter, revendre, passer des heures aux toilettes. Oui, bien sûr, c’est glauque mais c’est traité avec un certain détachement, voire une réelle poésie.Bien sûr, n’attendez pas un récit lumineux, tout n’est qu’auto-destruction, mais pour ma part je l’ai trouvé assez passionnant et bien mené si le sujet vous tente ! https://agathethebook.com/2018/09/17/techno-freaks/

LIVRAISONS LITTERAIRES

Je dois dire que je suis assez impressionnée par le train de vie décrit, à la fois au niveau de la quantité de drogues consommées en peu de temps, de l’énergie déployée sans véritable pause, et de l’argent dépensé lors d’un weekend de fête. Certaines personnages qu’on suit font du métro-boulot-dodo la semaine pour gagner de quoi passer un weekend de  folie. La plupart sont des expatriés qui ne parlent pas un mot d’allemand, mais qui se sentent pourtant mieux à Berlin que chez eux. Ensuite viennent la musique, les sensations, le feeling. La montée vers les étoiles puis la descente sur Terre, voire en Enfer. Les différents personnages sont très colorés, tous uniques en leur genre et allumés à leur manière. J’ai particulièrement aimé la Kéta Queen (…) Si tout le monde semble s’amuser lors de ses soirées, une angoisse plane sur ces moments d’égarements et de déconnexions : les maladies sexuellement transmissibles et plus particulièrement le HIV. Morgane l’avait déjà traité dans Chéloïdes, et c’est d’ailleurs au travers d’un des personnages de ce précédent roman que la maladie refait ici surface. Un personnage qui m’avait déjà glacée par son inconscience et son égoïsme dans Chéloïdes et dont l’ombre s’insinue dans les clubs et se déploie sur la clientèle insouciante. J’ai beaucoup aimé cette visite de Berlin insolite. Je suis déjà passée par la capitale allemande, mais en faisant les musts touristiques. Morgane nous emmène ici au cœur de la vie nocturne, là où la fête ne s’arrête jamais. Des bars et boites de nuit prisés dont on visite systématiquement les toilettes ! Je dois dire que j’ai adoré la façon dont se termine ce roman, bien trash comme d’habitude, mais je ne vous en dirai pas plus !https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2018/12/18/techno-freaks/?fbclid=IwAR0YDbFBHNXC7_qLm1JH7BYYiFrYVSrEOM8pBjIAU5enJ-hPLB-khvFBU-w

ETERNEL TRANSITOIRE

Techno freaks est un roman un peu trash, original et qui fait pulser dans votre tête les soirées berlinoises. Construit sous forme d’avancée temporelle (chaque chapitre définit une heure), ce livre est une plongée dans la scène de la défonce berlinoise. Dorian est marié à Beverly Gore et tous deux vivent à Berlin et ont trouvé dans la capitale allemande une ville abritant tous leurs fantasmes. Techno freaks c’est trois nuits dans les clubs underground de Berlin, trois nuits à chanceler entre les prises de kétamine, GBL et accessoirement d’héroïne, trois nuits à éviter les corps emboîtés dans les recoins des dark rooms, à sans cesse chercher de nouveaux défis. Mais c’est aussi des dizaines d’heures qui vont mettre à mal le couple de Dorian. Dans les zébrures des stroboscopes, Goldie aperçoit une silhouette inconnue. Nimbé d’une présence surnaturelle acérée, il danse rien qu’avec les mains. Il lance dans le club des regards « dans lesquels nagent des serpents ». Il est sa prochaine étape. Ils se complètent à merveille. Elle, tatouages noirs de suie, bomber de skinhead girl, pantalon de survêt élimé ; lui veste de costume, chapeau, vernis à ongles noir, les phalanges ancrées, boucle de gitan à l’oreille. Goldie ressent l’urgence du désir. Elle ignore encore qu’il n’est pas libre. Ils font connaissance autour d’une ligne de kéta tapée sur le sexe de Dorian. Tous les deux sont irrémédiablement attirés par l’autre et les heures de défonce qui suivent vont décider de leur passage à l’acte ou non.Sans trop de prétention, Techno freaks est un livre qui se lit avec plaisir, qui a le mérite de planter le décor dans des lieux peu représentés en littérature et qui constitue un bon moment de lecture. Sans forcément aller bien plus loin. Car si le roman se lit très bien, il n’en constitue pas pour autant une expérience littéraire mémorable. Avec une langue orale, rythmée, Morgane Caussarieu dévoile la scène techno berlinoise sans filtre. Ses excès, ses dérèglements de sens, ses pulsions. C’est un concentré du Berlin underground que l’auteur nous livre ici. Avec un regard sarcastique sur ce milieu qui s’est, comme tous les autres, boboisé. Techno freaksest une balade trash qui se lit d’une ligne. De K https://eterneltransitoire.wixsite.com/eterneltransitoire/single-post/2018/08/24/techno-freaks-3-nuits-dans-le-berlin-underground

LES VICTIMES DE LOUVE

Ce n’est un secret pour personne, je dévore toutes les publications de Morgane. C’est une auteur qui a un style bien à elle, inimitable. Elle sait dresser le portraits de personnages attirant et énigmatiques. Des gueules cassés, de la drogue, de la musique, un désir de vouloir se démarquer par son apparence et son caractère… Techno Freaks est un ovni. Dans la lignée de Chéloïdes même si plus court et dressant plus de portraits on découvre une Allemagne nouvelle, différente et excitante.
Je ne lis jamais de contemporain, enfin, presque jamais, et avec Morgane, je ne me suis même pas posée la question de savoir si j’allais apprécier ce nouveau monde et cet univers proche du notre. Point de fantastique, point de vampire, quoique là aussi on peut se demander si finalement la drogue et l’évolution, que dis-je, le désir de s’élever socialement ne vampirise pas nos héros. Chacun à sa manière veut se démarquer, percer dans un domaine et devenir la référence pour les autres. Les héros sont des gens tout ce qu’il y a de plus normaux. Ils pourraient être votre voisin, votre collègue, votre frère ou soeur, comprenez que Morgane en a fait des êtres vivants et non pas de simple personnage papier. On vit avec eux leurs histoires à tous. On découvre l’addiction à la drogue, à la musique, au paraître.
Une troupe de personnages haut en couleur avec son lot de tatouages, de tenues provocantes et déstructurées, de coiffures improbables et voilà qui va nous emmener au travers d’une Allemagne fêtarde où on vit la vie à 2000%. J’ai vécu avec eux une histoire incroyable en si peu de pages et c’est ça le talent ! Peu importe le nombre de pages, la grosseur du bouquin, si l’auteur parvient à très vite vous embarquer avec lui c’est gagné. Et ce fut le cas avec Techno Freaks. L’histoire de jeunes qui passent leur temps entre boulot et boîte de nuit où la drogue n’est pas tabou et où chacun peu laisser libre court à sa liberté d’être qui il veut. Pas de préjugés, pas de clichés, juste eux et leur personnalité atypique.
Je me croyais à Berlin, défoncée à la K, me mouvant sur la piste de danse comme si j’étais seule au monde, ne remarquant pas cette masse de population, les yeux rivés sur moi. J’ai eu l’impression d’être eux, dans leur tête, dans leur parole, dans le façon de réagir et d’être aussi exceptionnel. Qu’est-ce que ça fait du bien de découvrir des gens que l’on pourrait croiser dans la rue, des gens qu’on ne pourrait s’empêcher de juger sans rien connaître de leur vie, de ce qui les a amener ici et là.
Leur histoire vous prend aux tripes, il est question d’amour passionnel et fulgurant qui s’estompe bien trop rapidement, un peu comme les effets de certaines drogues. Techno Freaks ne se raconte pas, il se vit et se découvre. https://lesvictimesdelouve.blogspot.com/2018/12/techno-freaks-de-morgane-caussarieu.html

LES LIVRES DE MLLE-MOLLI

What the Fuck!!! Ce livre est totalement barré. Je suis d’ailleurs incapable de le classer dans un genre spécifique et c’est ce qui est top.
Dès le départ, le lecteur embarque dans les nuits berlinoises où s’entrechoque drogue, sexe, musique sous la directive de 5 personnages francophones: Goldie, Dorian, Opale, BG et Nichts.Des personnages haut en couleur, décalés, uniques mais totalement déconnectés de ce bon vieux « monde réel », guidés par leur envie de kétanine pour une absolue d’ivresse, de joie, de sensations décuplées. Ils savourent cette projection de vie que représente et apporte la Kéta qui inhibe leurs émotions. Aucune notion de danger, ils vivent sans barrière où le seul maitre mot est plaisir.Malgré cette dose de décadence à l’extrême, le lecteur voit les personnages s’engouffrer dans ce monde pas si différent. Le diktat de la mode a sa place, l’envie de se faire remarquer et aimer; changement de lieu, de milieu mais les problématiques restent les mêmes.
D’ailleurs, ils ont beau avoir quitter leur pays d’origine, ils se regroupent entre francophones; est-ce réellement liés à la langue? ou un besoin de repaire?
La prise de Kéta ou autre droge est une notion de survie ou tout simplement le seul moyen réel de se voiler la face. Ignorer la réalité au lieu de l’affronter.
Morgane Caussarieu nous transporte dans un Berlin festif avec un style net, rapide et fluide. Elle ne fait pas de chichis. Il n’y a aucune description abusive. Tout est réfléchit pour que le lecteur ne s’ennuie pas.
Elle s’amuse avec des jeux de mots et sa connaissance du sujet favorise la mise en situation. La sensation que le livre a été travaillé en amont est assez frappant.
Je suis incapable de dire si j’ai aimé ou non ce livre. Tout ce que je sais, c’est qu’une fois ouvert, je ne pouvais pas m’arrêter.
A vrai dire, j’en veux plus. J’aimerai une suite

https://leslivresdemllemoli.blogspot.com/2018/07/techno-freaks-de-morgane-caussarieu.html

Les contes du soleil noir d’Alex Jestaire

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cvt_Tourville_510Alex Jestaire, je l’ai découvert avec Tourville, roman épais suivant les mésaventures de Jean-Louis, enquêteur du dimanche psychotique retourné dans sa ville natale pour résoudre le mystère de la disparition d’un ami d’enfance. Jean-Louis, adepte des scènes raves et narrateur pas très fiable à la mémoire défaillante, m’avait séduit par ses logorrhées puissantes qu’il déblatérait à tout va, et qui imprimaient au roman un style complétement osé, voir carrément frappadingue. L’écriture de Jestaire, indéfinissable, m’avait séduite. Ça sonnait vrai. Et en plus ça sonnait nouveau tout en étant ancré dans son époque. Pour moi, Tourville était le roman de la génération 90/2000. Ni plus ni moins.

C’est donc avec impatience que j’attendais ce salon du livre pour me procurer la série des contes du soleil noir, toujours au Diable Vauvert. Je n’ai pas été déçue, je les ai dévoré en 5 jours, un jour pour chaque volume. Là encore, la patte nineties reste. C’est un peu comme si on se trouvait dans un format X-Files, avec des épisodes autonomes, et des épisodes complots. Ou dans Les contes de la crypte, puisque chaque conte est narré non par un squelette marrant, mais par un Geek marrant, qui s’adresse au lecteur, l’interpelle, l’invite à boire l’apéro et se caler sur le canap, les pieds sur la table basse. Chaque « épisode » est précédé d’un mini-générique, type le Chaméléon. Vous vous rappelez sûrement du fameux :« Il existe des caméléons parmi nous, etc… » Moi je pourrais vous le réciter. On avait aussi le même genre avec Le Clown, The Crow, et même dans les premières saisons de Buffy. Dans ce générique stylé, Jestaire explique qui est le Geek, un hacker mystérieux et un peu cramé, un vigilante derrière son écran, qui traque et collecte de manière obsessionnelle les dossiers d’affaires étranges s’inscrivant dans un complot plus vaste. Ensuite, même si ça se trouve après, on a toujours une séquence choc de pré-générique, pour poser le contexte et appâter, puis le titre du bouquin apparaît, comme résonnait les musiques d’X-Files ou de Buffy. J’ai vu sur la toile qu’on a beaucoup comparé les Contes du Soleil Noir à Black Mirror. J’ai pas bien compris pourquoi. Oui, on est dans l’horreur sociale, dans le futur proche, un brin technologique, mais franchement, ça s’arrête là. En vrai, les contes sont mieux que Black Mirror, si vous voulez mon avis. Et si ça s’inspire du format série des nineties, ça se veut plus intélligent (et ça l’est) . En gros, c’est le moment où des parcours de vie normale déraillent, que le fantastique surgit dans le quotidien, et où tout s’effondre comme un château de carte vers le surnaturel. Oui, Jestaire nous offre un miroir noir sur notre monde, de la Belgique, à l’Inde en passant par Londres et le Mali, mais un black mirror encore plus ténébreux et percutant que celui de la série, et toutes les couches de la société y passent, du clodo à la crème de la crème. Chaque conte laisse une fin ouverte, une impression de malaise indéfinissable, et lentement, se tissent des liens entre chacun. Ce qui frappe, c’est la justesse du récit à chaque fois, la façon dont il contruit ses archétypes, sans jamais être dans le cliché. Un peu comme si on se demandait quel pouvoir effrayant cache le monsieur tout le monde dans l’appart d’en face, ou ce mec que je vois souvent à la télé ou dans les tabloids. C’est une société pourrie que décrit Jestaire, les prémices de la fin du monde amorcée par l’effondrement du capitalisme et de la finance, en empruntant quelques codes aux films d’horreurs et de super-héros, mais tout cela reste réaliste, quoique utra-référencé. Et souvent très drôle. Enfin, si on aime ce genre d’humour.

Crash-125x190Le premier Volume, ça s’appelle Crash, hommage explicite à Ballard et Cronenberg. En effet il y a beaucoup de Ballard chez Jestaire, et c’est plus à lui qu’à Black Mirror que j’ai pensé en le lisant. Cronenberg aussi, car ouais, les corps sont malmenés, et parfois difforme. Crash c’est l’histoire de Malika, une pauvre meuf qu’a pas eu de pot toute sa vie, une petite rebeu promise à de grandes choses qui se retrouve femme de ménage divorcée avec un gamin à nourrir. Ça s’arrange pas après son accident de voiture, elle se retrouve en légume, avec seule fenêtre sur le monde la télévision. Absorbée littéralement par l’écran, par le flux des informations, elle voyagera sur les ondes et se matérialisera sur les lieux de toutes les catastrophes naturelles et actes terrotistes qui méneront le monde à sa perte. Et Geek répertoriera toutes ses apparitions enregistrées sur les lieux des drames, comme une gigantesque partie de « Où est Charlie ? ». Toujours, il y a Malika, quelque part. Crash est le volet le plus glauque et déprimant des contes, une critique des médias catastrophistes matinée de misère sociale, il n’y a presque aucune trace de l’humour noir et absurde qui caractérise d’habitude l’écriture de Jestaire. Je ne conseillerai donc pas de commencer par celui-là, si vous ne voulez en lire qu’un ou que vous êtes des petites natures.

Arbre-127x190Le deuxième volume, Arbre, est certainement le plus violent. On y découvre ce qu’est le Soleil Noir, donc peut-être est-ce une bonne porte d’entrée vers l’univers Jestairien. L’héroïne est une jolie connasse, accessoirement journaliste, née en Inde à l’endroit où pousse un arbre inversé et se lève le soleil noir ; Pourrie jusqu’à la moelle, elle se sert de son pouvoir, un don d’hypnose, pour récolter des informations auprès de la jeunesse dorée londonienne et faire éclater des scandales. Malheureusement, elle se fera prendre à son propre jeu : dans les hautes sphères, ils sont plusieurs à aussi posséder le don, et ils sont encore plus monstrueux et sans scrupules qu’elle. La fin du roman s’articule autour d’une scène de viol particulièrement vicieuse.

51VzNBnegAL._SX195_-125x190Le troisième volume, Invisible, est celui qui m’a le plus rappelé Tourville, car on y suit un personnage un peu dans le style de Jean-Louis. Joffrey est un jeune type à la jeunesse bafouée, un clochard total branque, qui à force d’être ignoré, se retrouve véritablement invisible aux yeux des gens. La métaphore devient réalité. Loin de s’en affoler, il en profite pour faire des blagues, jouer des tours aux gens, voler dans les supermarchés, boire dans les verres dans les bars, et peloter des femmes, voire carrément les violer. Mais il se rend compte qu’avoir des pouvoirs, quand on est tout seul, ce n’est pas si drôle finalement. Malgré le sujet tragique, c’est le plus fun des contes, et c’est surement dans celui-là que Jestaire déploie le plus son originalité d’écriture. Et si ça vous a plu, je ne vous conseille que d’enchaîner sur Tourville.

COUV-JESTAIRE-Audit-PL1SITE-127x190Audit, le quatrième volume, est certainement mon conte préféré. On y suit 5 membres d’une firme mystérieuse de consulting chargé de virer en douceur le petit personnel lors du rachat d’une boite. Tous ont « le soleil noir dans la bouche » le don d’hypnose, ou quelque chose d’encore plus sombre. Genre les X-men version malsaine et mesquine. Et chez les X-mens, il y a les boss et les stagiaires, et même les stagiaires sont des enculés de première. Audit reflète bien l’absurdité du monde du travail, et les rouages du capitalisme et ses dérives. C’est aussi intéressant de découvrir la hiérarchie compliquée chez les élus qui possèdent le don du soleil noir. Niveau style et construction du récit, je crois qu’il est encore plus dément que les autres, et je ne peux que vous encourager à, si vous voulez n’en lire qu’un, lire celui-là.

téléchargement-1-126x190J’ai aussi adoré Esclave, pas si éloigné des univers de Ketchum (avec la femme sauvage séquestrée de « The Woman ») ou de Clive Barker. Le chapitre pré-générique pose le délire : on y suit une milice au Mali qui alors qu’ils se tapent une prostituée étrange sous la coupe d’un marabout, sont décimés par des militaires français qui capturent la créature. Elle s’avère être une goule, gueule de cauchemar mais corps de rêve, et elle est vendue à un ministre avec le « soleil noir dans la bouche ». Ce conte est assez surprenant, on s’attendrait à ce que la goule soit la méchante, ou se venge, mais non, elle restera une victime et une esclave prostituée jusqu’à la fin, une femme objet. Ça parle du rapport de domination, de la condition féminine bafouée, des coulisses du pouvoir, avec sociétés secrètes sado-maso à l’appui. C’est le conte le plus traumatisant, le plus visuel, et le plus clairement horrifique, puisqu’on a là une vraie figure monstrueuse, et des scènes érotiques bien tordues.

Bref, lisez les contes du Soleil Noir d’Alex Jestaire et prenez-vous dans la gueule un avant-goût d’apocalypse.

CARNET DE VOYAGE : MA PLUS GRANDE AVENTURE, L’ETHIOPIE

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Chapitre 1 : GREVE DES AGRICULTEURS : JE DOIS ALLER A L’AEROPORT EN STOP

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L’aventure galère a commencé bien avant d’arriver en Ethiopie. La veille du décollage de mon vol pour Addis Abeba à l’aéroport international de Nice, 7h du mat’, c’est la grève des agriculteurs : ils ont bloqués les autoroutes avec leurs tracteurs et ont coulé des blocs de bétons sur la voie ferrée ! Plus aucun train ne circule vers Marseille, je me retrouve dans la merde à Toulouse matabiau à mi-parcours. Je tente de trouver un blablacar, mais aucun ne me ferait arriver à temps à l’aéroport. Du côté des loueurs de voitures, aucun conducteur n’accepte de prendre la passagère supplémentaire à la drôle d’allure que je suis. Envie de tout abandonner, de m’asseoir sur mon billet d’avion. Le ciel ne veut pas que je parte en Ethiopie, on dirait. Comme je crois en ces choses là, je me dis que c’est peut-être un signe… Alors que la mort dans l’âme, permis en poche, j’envisage de louer une voiture à 300 euros, miracle, le mec devant moi part pour Marseille et accepte de me prendre sans que je paye rien. Très sympa et très drôle, il s’avère franchement antisémite sur les bords. On parvient à la fin de notre débat à un compromis : je concède qu’en effet, il y a beaucoup de juifs à Hollywood, et lui reconnaît que Dieudonné n’est vraiment plus drôle sur la fin. Si j’avais eu vraiment de la chance, j’aurais pu choper la dernière navette pour Nice juste à temps. Mais toujours à cause des fichus agriculteurs, on doit faire pleins de détours, et on arrive sur Marseille très en retard. Même si c’est pas rassurant et que je ne suis pas armée et que j’ai peur de rester planté là, je tente le tout pour le tout et dis à mon sauveur de me déposer de nuit sur une aire d’autoroute, pour aller jusqu’à l’aéroport en stop. C’est ma seule option si je veux prendre cet avion. Pour parachever le décor de film d’horreur, il y a un vent de tous les diables, il fait tellement froid, rien à voir avec le temps supposé en Méditerranée. Personne ne va à Nice. Je me dis que je vais mourir gelée si je dois passer la nuit ici sans sac de couchage. Heureusement, au bout d’une heure, je trouve un gay sympa directeur de colo qui m’amène jusqu’à Cannes. On parle voyage, lui est amoureux d’un petit thaï. Je dis en plaisantant que qui sait je vais me trouver un éthiopien (je n’aurais pas pu être plus dans le vrai). Il me dépose à un péage avant Nice, il fait encore plus froid. Un type me prend finalement et accepte de faire le détour à l’aéroport. J’arrive au soir à l’aéroport de Nice comme prévu et y passe la nuit.

Chapitre 2 : L’ETHIOPIE : LE KHAT, L’INJERA ET LES GARCONS QUI EN VEULENT A MON CUL.

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La capitale éthiopienne, Addis, est moche est oppressante, c’est très compliqué de s’y retrouver pour prendre les transports en commun, des minivans où s’entassent les gens jusqu’à ce qu’ils éclatent. Un jeune garçon crie à la fenêtre la destination, et la plupart du temps, ce n’est pas le nom d’une rue ou d’une place, mais un nom officieux, qu’utilise les locaux. Comme ça se voit que je suis un peu perdue, la proie facile, je me fait aborder par un guide, Adésu, qui me fait visiter à pieds les principales églises, sans grands intérêts. 

Une fois sa mission terminée, il m’entraîne dans un petit local de terre battu situé sous le métro aérien, entre les boulevards pollués où klaxonnent les voitures. Là, lui et ses amis se retrouvent pour mâcher le khat, la drogue légale locale, une plante énergisante et hautement addictive. dj2khatC’est parti, on mâche des feuilles, en les faisant passer avec le délicieux café éthiopien. On est bien là tous ensemble, je ne ressens pas trop de différence de culture, les éthiopiens sont sympas et savent rigoler. C’est comme si j’avais jamais quitté Berlin : je suis entourée de beaux gosses qui auraient pu être mannequins (les éthiopiens ont les traits très fins), habillé en sportwear décontract, sous une voie de train aérien, et on fait tourner des énergisants. C’est tout une technique, le khat, faut prendre que les feuilles les plus jeunes, et les mâcher d’un seul coté de la joue pour continuer à parler et pas s’étouffer avec. J’apprends vite. Après cela, Adésu me propose d’aller boire un coup. Je pensais qu’on le ferait dans un bar où dans la rue, mais il loue pour nous une sorte de salon privé avec des lits, dans l’arrière sale d’un restaurant. Je sens qu’il y a anguille sous roche. L’air de rien, pour mon éducation sur l’Ethiopie, il m’apprend que les femmes éthiopiennes aiment la prendre dans le derrière. Moi je décide que j’ai déjà assez mal au cul avec tout le fric que je viens de dépenser pour sa guidance, et décide de prendre congés.

Cette première journée servira de modèle à ma relation avec les garçons éthiopiens. Chaque garçon à qui j’adresserai la parole durant mon voyage tentera quelque chose avec moi au bout d’un moment, que ce soit un guide qui essaiera de me saouler pour arriver à ses fins (malheureusement pour eux je tiens mieux l’alcool qu’eux), un chauffeur de tuk tuk qui m’achètera des fruits pour m’amadouer, ou un passager de bus à qui j’aurais demandé un renseignements qui me touchera avec insistance ou m’aidera plus que de raison. Là où c’est le plus difficile, c’est dans les transports locaux remplis de paysans. Je me sens cernée par le regard des garçons, par leur attitude suggestive. Je me demande à chaque fois ce que je fais là et comment je vais m’en sortir. Il ne se passera rien de plus à chaque fois. Mais je ne me sens pas très bien, à cause de ce harcèlement permanent. A peine je me débarrasse d’un qu’un autre survient. Bon plusieurs fois, j’avoue ne pas m’aider en allant danser avec mes guides dans les night clubs locaux, en remontrant aux bitches locales. Les éthiopiens bougent tous comme des dieux, ces escapades en night club restent dans mes bons souvenirs. DSC03862
Le soucis de voyager à la backpackeur, avec les transports locaux, c’est que le bus part souvent à 5h du matin, donc il faut traverser la ville dans la nuit noire, où ne croise que les mendiants et ensuite affronter le chaos des gare de bus, ou tout le monde crie, se montre agressif, ou il faut demander plusieurs fois quel bus prendre car rien n’est clair. Attention aux pickpockets aussi. Beaucoup de stress. Je suis tout le temps la seule blanche à des kilomètres à la ronde : c’était ce que je recherchais et n’avait jamais eu en Asie, mais c’est parfois un peu effrayant. Surtout dans les petites villes où on ne voit pas passer beaucoup de touristes et où on me regarde comme un monstre ou bien on rit de moi. Mes tatouages et mes piercings n’aident en rien. Ils n’ont jamais vu de créature telle que moi.

DSC03872Dans les grosses villes, il faut aussi composer avec la « frénésie des farenjis », le mot qu’on utilise pour désigner les étrangers. En gros, tout le monde parle de toi en te désignant comme l’étrangère, et les enfants crient « Farenji ! Farenjis ! » sur ton passage, ou te pointe tu doigt en gueulant « You ! You ! You ! » et te demande de l’argent. Le mieux est de le prendre à la rigolade, mais à la longue, c’est éreintant. Je ne me suis jamais autant sentie freak.

Le prix des hotels est plus élevé que je le pensais, le livre Lonely Planet est très peu orienté backpackeur et ne propose que peu d’hôtel en dessous de 10 euros la nuit. En plus, il y a souvent un prix pour les locaux, et un prix pour les farenjis, trois ou quatre euros supplémentaires. La plupart du temps, quand un éthiopien t’aide, c’est soit qu’il veut ton cul, soit qu’il veut ton argent.

Mais quand même, j’aime l’éthiopie et les éthiopiens. Entre eux, ils sont supers, ils ont le contact facile, vivent en communauté soudée, genre si quelqu’un n’a pas de sous pour payer le bus, les autres passagers lui payent. Ils t’invitent à partager leurs repas même s’ils ne te connaissent pas. Ils ne disent jamais du mal de toi. Ils sont drôles, relax, ils répètent sans arrêt « Tigré Lem » qui veut dire « Pas de problème » ou « Ab chir » qui veut dire « profite/enjoy ». Ils aiment l’humour bête et méchant : dans le bus on regarde des vidéos gags ou les gens se poussent, tombent ou se frappent gratuitement ; tout le monde est hilare. Ils regardent aussi des comédies romantiques, et des télénovas brésiliennes, mais surtout des retransmissions de football d’Arsenal et de Manchester United. Ils sont très européanisés car reçoivent la BBC. Ils détestent les chinois, qui envahissent leur pays et volent les contrats de construction à leurs entrepreneurs locaux. Les blagues racistes sur les chinois sont monnaie courante. La plus drôle que j’ai entendue, qui serait aussi une histoire vraie : « Un chinois est en prison. Ses amis viennent le voir, et veulent entrer dans la cellule. Le gardien le leur interdit et dit : « Ah non, si vous faites ça, je saurais plus lequel est mon prisonnier, et je risquerai de le laisser sortir. »

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Autre chose à propos des éthiopiens, ils font une cuisine d’enfer… La plupart des plats se mangent sans couvert mais avec une crèpe acide appelée injera. Tout est absolument délicieux, même si souvent un peu trop épicé pour des papilles européennes. Faisant quelques entorses à mes principes végétariens, j’ai aimé chaque plat, viandes grillées ou bouillie, poissons frits ou en soupe, gâteaux de toute sortes, graines grillées, canne à sucres, et préparations variées de légumes, du choux, des lentilles, des betteraves. Ils font aussi une multitude de pains différents tous plus moelleux les uns que les autres.

téléchargementEt ils concoctent des shakes appelés spris, où on l’on trouve, dans le même verre, par couche, de l’avocat, de la mangue, de la papaye… Un délice, très énergisant. J’en ai pris un tous les jours. L’éthiopie est un régal pour les papilles aventureuses, tout est ultra savoureux, mais il faut se mêler un peu avec les locaux, loin des sentiers touristiques, pour tout découvrir.

Outre sa cuisine et ses habitants, l’Ethiopie est un pays merveilleux car il est immensément variés. Tous les 100 kilomètres, le paysage change du tout au tout, ainsi que les ethnies qui y habitent, et le style de leurs maisons. Ainsi, l’Ethiopie contient des déserts, des montagnes, des marais, des forêts, des grands lacs.

Chapitre 3 : TRIP EN ZONE ROUGE DANS LE DESERT DU DANAKIL, AU NORD-EST A LA FRONTIERE DE l’ERYTREE

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Pour aller dans le Danakil, impossible de voyager à petit budget, il faut cracher 300 euros, et partir en tour organisé, encadré de soldats armés de kalashs, à cause de la situation politique instable. Quelques touristes sont morts, ils ont redoublé de sécurité. DSC04356DSC04285Moi, toutes ces armes m’inquiètent plus qu’elles me rassurent. Malgré l’air conditionné, on crève de chaud dans la jeep. Avec deux autres baroudeuses françaises, on glousse comme des pucelles en mythifiant notre chauffeur, Tariku, beau mec impassible à qui nous ne parvenons pas à arracher trois mots, et dont l’attitude respectueuse diffère complètement de ce à quoi nous ont habitué les autres garçons éthiopien. Au dehors, il fait plus de 40°. Cela n’empêche pas les Afars de récolter le sel du désert et de l’acheminer vers la ville à dos de chameaux.

Nous voyons passer les caravanes de sel, puis nous visitons une zone géothermiques aux couleurs magnifiques, dont nous piétinons le merveilleux sol allégrement – autant pour l’éco-conscience. C’est comme être sur une autre planète. La chaleur est écrasante, mais je revêts mon sweat à capuche pour ne pas finir brûlée.

Certains Afar ont les dents taillées en pointe, excitant mon imagination vampirique. Après avoir dormi à la belle étoile, dans un camp sommaire, nous partons en direction du volcan en activité Erta Ale, essayant de composer avec l’attitude arrogante et égoïste de la bande de vieux beauf israéliens avec qui nous avons le malheur de voyager, pesant sur les nerfs de chacun. Nous croisons une bande d’autruches qui s’enfuient à notre approche.

DSC04509C’est dans la nuit noire, à dos de chameau, éclairé à la lampe torche, que nous entamons l’ascension du volcan. On est très haut perché sur cette bestiole, et c’est pas hyper stable quand elle saute une marche.

DSC04555Ce voyage est l’occasion de ma rencontre avec les chameaux ;je suis tombée amoureuse de cet animal si doux et si patient, qui subit les brutalités sans broncher. Très vite durant l’ascension, je me retrouve isolée du reste du groupe, sans aucun militaire pour m’encadrer, l’organisation laisse à désirer si c’est vraiment dangereux à ce point. Malheureusement nous n’avons pas vu la lave, juste de la fumée rouge : on se serait cru aux portes des enfers, ou dans un club berlinois qui aurait abusé sur les fumigènes.

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Chapitre 4 : LES EGLISES MONOLITHE DE LALIBELA, LA NOUVELLE JERUSALEM

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DV6CBnSXcAAi0-IChapitre 5 : SAFARI

DSC04662DSC04729DSC05231Chapitre 6 : A LA RENCONTRE DES TRIBUS DE LA VALLEE DE L’OMO DANS LE SUD OUEST EN MOTO

DSC04851Normalement, ce trip se fait en 10 jours, et on le réserve depuis la capitale, en crachant 1000euros ou plus. Oui, voyager en Ethiopie, normalement, c’est pour les riches. Moi, qui ne le suis pas, j’arrive en transport public à Arba Minch la ville aux portes de la vallée de l’Omo, voir si c’est possible d’envisager quelque chose de moins cher. Un type me propose de faire le tour des tribus en quatre jours en louant un 4×4 à 100euros, c’est encore beaucoup trop. Il n’y a malheureusement aucun autre backpacker dans la ville pour partager les frais. Dans la rue, un mec à la coule avec des rastas nommé Guédj me propose de m’emmener en moto et de me faire payer 180euros les 4 jours. J’accepte, malgré le danger que représente la moto. Je sens bien le mec, et ce sera la vraie aventure. D’autre guides, qui veulent récupérer ma clientèle, me disent que c’est dangereux d’aller voir certaines tribus en moto, elles sont agressives (j’en ai la confirmation plus tard, après y être allé), et cassent les prix, montrant qu’ils se sont avant bien foutu de ma gueule. Mais je décide de partir quand même avec Guédj, tout en me méfiant. Il me demande de lui filer 50 balles direct pour les changer en birr (la monnaie éthiopienne) au marché noir et avoir du fric pour le voyage. C’est pas rassurant de lui donner, avec juste un casque de moto pourri comme garantie, mais je prends le risque. Le soucis en Ethiopie, c’est que même les guides assermentés semblent des escrocs. Le tourisme fonctionne comme une mafia, tout le monde prend sa commission, et rien ne semble vraiment officiel. Les touristes sont suivis par des repéreurs, traqués comme des proies dès qu’ils mettent un pieds en dehors de l’hôtel. Toute rencontre fortuite ne l’est pas. On ne sait jamais si la personne va bien venir vous chercher le lendemain à votre hôtel ou si on s’est fait enfler. Mais Guédj vient bien me chercher à l’heure dite. On accroche mon gros sac à sa moto. Là encore, rien ne l’empêcherait de partir avec… il ne le fait pas.

DSC04808Après quelques heures de routes dans les villages konsos et leurs cultures en terrasse, ou tout le monde boit une sorte de mixture alcoolisée très nourrissante, même les enfants, très agressifs car complètement bourrés, je me détends paradoxalement. Mon guide est super, charmant, farceur et très drôle, il conduit prudemment et il va vraiment m’emmener dans l’Omo Valley loin des circuits touristiques, comme promis. Dès la première journée, nous crevons un pneu, et on le fait réparer dans un village où je suis l’attraction pour les enfants qui n’en finissent plus de toucher mes tatouages. Pour rester bien réveillé, nous mâchonnons du khat, dont j’arrache les feuilles à l’arrière de la moto.

DSC04907En découvrant les mursis, l’ethnie la plus famous grâce à ses femmes plateaux, je me rends compte qu’en fait, ce sont de gros poseurs. C’est un peuple de chasseurs, sauf qu’ils ont tué toutes les bêtes de la réserve dans laquelle ils vivent, et maintenant ils n’attendent que l’argent des touristes, à qui ils font payer les photos. C’est limite s’il ne t’agresse pas si tu ne les prends pas en photos. Avec l’argent, ils achètent de l’alcool, l’araki. Ce sont des business men et women très exigeants, ils te jettent à la gueule ton billet s’il a le malheur d’être un peu déchiré (alors que les billets supers déchirés sont acceptés dans tous les commerces.) Certains rusent, ils changent de tenus pour qu’on ne les reconnaisse pas et qu’on les prenne deux fois en photo. Je ne m’en suis pas laissée comptée^^. Guédj a eu la bonne idée de m’emmener à l’aube, du coup il n’y a pas d’autres touristes, et les mursis ne sont pas encore bourrés, et se comportent presque bien avec moi. Heureusement, car on est en moto, sans garde armé avec nous, alors que c’est obligatoire normalement. Sur le trajet, certain enfants nous ont menacés de leur lance, mais juste pour rire. Enfin je crois. Ma rencontre avec eux s’est bien passé, une fois la frénésie des photos passés, ils m’ont examiné sous toutes les coutures, et on a partagé notre petit déjeuner avec eux.DSC04878

DSC04866Les mursis m’ont vraiment fait penser à ces punks londoniens qui eux aussi attendent que les touristes les prennent en photo, bière à la main. Mais ce sont les Hamer et les Bana, dont le look rappelle le plus celui des punks. Ces petites beautés mixent avec brio moderne et traditionnels, crètes et sportwear DIY à l’appui. 

DSC04830DSC05069J’assiste le jour suivant, après avoir dormi à même le sol dans la case d’un village Hamer où on s’est fait piqué par les puces, à une cérémonie de bull-jumping, sorte de show où un garçon qui va se marier doit sauter nu sur le dos de taureaux alignés.

DSC05108Mais ce n’est pas ça le plus impressionnant. Avant cela, toutes les femmes, qui se sont enivrées au préalables, entament une danse tribale aux rythme profonds, en tapant des pieds, faisant tinter les grelots à leur chevilles.

DSC05081Ensuite, en transe, elles se battent comme des chiffonnières pour recevoir à tour de rôles de violents coups de fouets qui leur ouvre la peau du dos et du ventre. Elles ne mouftent pas, semblent aimer ça, elles en redemandent, c’est comme ça qu’elles prouvent leur bravoure.

Fan de ce genre de performance sanglante, je trouve ça trop cool, j’aimerai me joindre à leur danse, j’ai beaucoup de respect pour elles, moins pour les autres touristes qui mitraillent leurs blessures, et qui semblent ne rien comprendre à l’intérêt de telles pratiques sado-maso. Certaines commères françaises commentent que les coups de fouets ne sont pas assez fort (j’aimerai les y voir), un connard d’israélien (encore un, ça aurait fait plaisir à mon antisémite de l’autostop) s’entête à prendre en photo une femme qui ne veut pas, la provoquant de son objectif, la tourmentant : quand je finis par lui demander d’arrêter et de la respecter, il me répond, imperturbable : « mais j’ai payé pour ça ! ». Je commence à comprendre pourquoi les gens parlent de la vallée de l’Omo comme d’un zoo humain. Si avec les mursis, j’étais moi-même bien plus l’animal qu’on dévisageait avec des yeux ronds et palpait sans honte, ici, où les touristes sont plus nombreux et tout puissant, c’est autre chose. Surtout que la plupart de l’argent récoltée par le bull-jumping ne va pas à la tribu.

Les deux derniers jours, le retour et la visite des dernières tribus, Kanso et Oromate, sont très dures pour Guédj et moi. Les routes sont très mal entretenues, nous démolissant le dos sur les bosses, et nous glissons plusieurs fois dans le sable. A un moment, alors que nous n’avons pas d’eau, nous manquons de faire un malaise tous les deux dans une zone aride désertique. Nous sommes sauvés inextrémis par des camionneurs qui partagent leur eau.

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Je me brûle assez méchamment la jambe sur le radiateur de la moto, et doit annuler la suite de mon voyage, une randonnée à cheval dans le massif du Balé. L’équitation est impossible, vu l’état de mon mollet.
A mon retour, je reste me reposer à Arba Minch avec Guèdj. Les gens sont impressionnés que j’ai tenu quatre jours de moto dans ces conditions. Beaucoup de packpackeurs abandonnent au milieu et rentrent en transport public.

Chapitre 7 : LES HYENES D’HARAR A L’EST ET LA TOURNEE DES CLINIQUES

Ces péripéties nous ont rapproché avec Guèdj, on a un petit crush l’un sur l’autre. On rit des mêmes bêtises, on a le même âge, même si son visage est plus marqué que le mien, à cause de sa vie à la dure. Étonnamment, tous les amis de Guèdj trouvent qu’on se ressemble beaucoup au premier abord, même si nos looks n’ont rien à voir. C’est un petit mec de la rue avec une gueule à la Snoop Dog et des perles aux chevilles, tout le monde le connait et l’apprécie, un arnaqueur au grand cœur. Toujours il essaie de contourner les géants du tourisme pour que les tribus reçoivent directement l’argent. Je ne suis pas la seule à avoir craqué sur lui, beaucoup de ses clients restent en contact avec lui après le tour de la vallée de l’Omo, certains l’ont même invité dans leurs pays tout frais payé. Il est comme ça, Guèdj, il a une énergie unique qui marque les gens. On ne se comprends pas toujours quand il s’agit de se lancer dans des débats philosophiques, mais on s’entend sur l’essentiel, mode de vie, bouffe et déconne. A Arba Minch, je joue les appâts pour mettre en confiance d’autre touriste. Je découvre les dessous de leur petite mafia. Je déchante un peu quand mon Guédj, un peu bourré, a une altercation avec le propriétaire de la moto qu’il a rendu en retard, et qu’il sort un énorme couteau. L’altércation ne va pas plus loin, mais je n’aime pas ça… Guédj a des vieilles cicatrices sur les joues, j’apprends qu’un mec les lui a ouvert au rasoir, parce que justement il n’était pas armé. Maintenant il frappera toujours le premier. Olalala, dans quoi je me suis encore fourrée moi ? A Arba Minch, le lendemain, je manque me faire agresser violemment par un borgne à la mine pas sympa du tout, et Guédj gère le truc en demandant à un passant de me prendre sur son scooter pour m’éloigner. Je réalise de plus en plus les dangers de l’Ethiopie. Je suis vraiment loin de chez moi.

Guédj ne veut plus me quitter, et décide de m’accompagner dans mon voyage vers Harar, ville musulmane tout à l’Est. Ça me rassure, avec lui j’aurais moins peur dans les transports en commun. On s’arrête dans la grande ville d’Awassa, presque aussi grande que la capitale, pour aller voir le marché au poisson et ses marabouts.

Là ma brûlure de moto à la jambe s’infecte, et en plus, je me retrouve affublée d’une bonne mycose vaginale bien sympa et je n’ai pas pensé à prendre de crème. On se rend dans une clinique privée, là un gros docteur me met un doigt dans ce petit cabinet qui ne paye pas de mine, la fenêtre est ouverte, donnant presque sur la rue. Une scène pittoresque. Il me prescrit des antibiotiques, et deux crèmes, et on doit faire le tour de toutes les pharmacies pour trouver les médocs en question. Ils s’avèrent efficaces. En Ethiopie, je trouve qu’on est bien soigné, quoi qu’en dise le Lonely Planet.

On arrive à Harar après une succession de bus locaux et d’arrets dans les bleds qui jalonnent le chemin, terminée par une course effrénées dans un minivan surbondé qui va a toute blinde sur les petites routes de montagnes. J’en ressors sans un poil de sec. A Harar, les femmes se parent de voiles multicolores, les bâtiments sont blancs, et ça ressemble plus à ce que j’imagine de l’Afrique du Nord.DSC05268

DSC05304La région d’Harar, c’est là où pousse le khat, et j’en vois les ravages. Partout dans les rues, des gens sont allongés et mâchent en continu. Ils ne ressemblent à rien, pouilleux, une bave verdâtre tartinant leurs lèvres. J’ai eu l’occasion de me rendre compte que Guedj était accro lui aussi, pas un jour n’a passé sans qu’il ne mâche la plante, même si la situation ne s’y prêtait pas. Il me pousse aussi à la consommation, jusqu’à l’écœurement.DSC05343

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L’attraction touristique ici, c’est d’aller nourrir les hyènes à la nuit tombée. Elles sont effrayantes, s’approchent par cercles, leurs yeux luisent affreusement sous notre lampe torche. Je n’ai plus si envie que ça de les nourrir tout d’un coup. Quand le maître des hyènes me tend le bâton portant le bout de viande, je le prends néanmoins. Les hyènes sentent la charogne. C’est avec surprise que je m’aperçois qu’une hyène m’est monté sur le dos. Le maître des hyènes lui donne à manger au-dessus de ma tête. Elle est très lourde, j’ai très peur, je sens son souffle dans ma nuque, sa truffe. Mais elle ne me fait rien. Je repars ravie de cette expérience.

Le lendemain, je déclenche une diarhée violente, puis je fais un malaise : faiblesse générale, ma tête tourne. Guédj a peur que ce soit la malaria qui peut tuer en vingt quatre heure, car on a été piqué par beaucoup de moustiques à notre escale à Assaïta, la veille. Malgré ma faiblesse générale, je ris, ce serait bien ma veine, tiens, mourir de la malaria en éthiopie. La hyène ne m’a pas mangé, mais on dirait que Harar veut ma peau. Guèdj veut m’emmener à l’hôpital public, moins cher que la clinique privée, mais je lis dans mon guide, utile pour une fois, qu’ils n’utilisent pas de seringues neuves pour les prises de sang, donc on part à la recherche d’une clinique privée. Dans le tuk tuk qui nous fait faire le tour de la ville, Guèdj se fait dévaliser de 900 birr, ce qu’il avait gagné avec moi, l’équivalent de 35 euros, une fortune ici. Il a la rage. A la clinique, on me fait une prise de sang, j’ai les résultats dans la demi heure, ils sont plus efficaces qu’en france, et je n’en ai eu que pour 5 euros. Pas de malaria, mais il s’avère que j’ai la typhoide. Je rigole, je me dis c’est pas vrai, mais le médecin me rassure, ce n’est pas grave, ça se soigne très bien avec des antibios, qu’on trouve dans la première pharmacie cette fois, pour pas cher du tout.

Chapitre 8 : CRISE POLITIQUE : EN STOP AVEC DES MILITAIRES POUR RETOURNER A ADDIS

Pour sortir de Harar et retourner prendre mon avion à Addis dans deux jours, c’est impossible : à cause de la crise politique, les transports publics sont arrêtés. Jusqu’à présent, je n’avais pas eu à subir trop les désagréments de l’état d’urgence qui a suivi la démission du premier ministre. Au mieux on a eu des coupures d’eaux et d’électricité. Les citadins n’osent pas s’aventurer hors de Harar, disent que c’est trop dangereux, car les paysans sont furieux, ils ont brûlé un bus. Guèdj ne se laisse pas abattre et on trouve un tuk tuk qui accepte de nous conduire au village voisin, ou on espère qu’il y aura des transports. Le chauffeur a peur qu’on nous lance des pierres. Pleins de gens marchent sur la route, certains s’approchent de nous avec des machettes, menaçants, mais rien ne se passe. Dans le village, pas de bus non plus. Du coup on décide de faire du stop et d’arrêter les voitures qui vont à Dire Dawa, la grande ville voisine.

La première voiture qui s’arrête est un camion, rempli de militaires armés jusqu’aux dents. Mais qui ont l’air très sympathique à leur corps défendant. Et puis avec tous les excités sur les routes, c’est sûrement avec les militaires qu’on sera le plus en sécurité. Je me dis néanmoins que s’ils décident de me violer, ce ne sera pas très difficile pour eux avec leur arsenal. Mais au final, le viol sera le moindre des dangers que nous allons courir. Nous montons avec eux à l’arrière du camion, et nous nous asseyons sur des cagettes en nous tenant à ce que nous pouvons. Le camion repart à toute blinde sur une très mauvaise route. Nous faisons des bonds pas possible dans le camion, manquant nous exploser la tête contre les rebords. C’est très éprouvant de se maintenir en place, surtout que je suis encore faible de ma typhoide. Je passe une heure vraiment pas cool. Les cagettes en plastiques sur lesquelles nous sommes assis et rebondissons se percent quand nous retombons dessus, devenant elles aussi des dangers potentielles, avec les dents créées par leur fond percé. Mais s’assommer ou se déchirer n’est finalement pas ce qui nous fait le plus flipper. Les militaires rebondissent autant que nous, sauf qu’ils ont des grenades à la ceinture, et des mitraillettes, et que ces engins de mort bringuebalent dans un chaos infernal.

Nous arrivons néanmoins à Dire Dawa en un seul morceau par miracle. Mais là non plus, pas de transport public disponibles. On arrête un camion, et là le mec dit en me voyant qu’il s’est déjà tapé des blanches mais jamais une française. On décide prudemment de passer notre chemin, et de se poser un peu à Dire dawa. Alors qu’on cherche un autre camion en interrogeant les gens, Guédj reçoit une pierre dans le dos, lancé par un crétin. Voilà qu’on se fait lapider. Heureusement la blessure n’est que superficielle. Le lendemain, on apprend que le train fonctionne pour retourner à Addis. Je pourrais prendre mon avion à temps. Mais c’est un train chinois tout neuf, et il y a des contrôles et des fouilles dignes d’un aéroport. Guèdj, qui n’a pas sa carte d’identité, ne peut m’accompagner. Nous nous quittons en larmes. Puisque nous, ça paraît impossible, jamais je n’aurais les sous de retourner souvent en Ethiopie, forcément, on est tombé un peu amoureux…